Sécurité civile : la FQM plaide la flexibilité

Par Dave Kidd 1:30 PM - 15 mai 2024
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Me Sylvain Lepage, directeur général de la Fédération québécoise des municipalités

Me Sylvain Lepage, directeur général de la Fédération québécoise des municipalités, croit que le gouvernement devrait tenir compte des réalités régionales et « moduler ses exigences » en fonction de la taille des municipalités et de leurs ressources humaines.

C’est ce qu’il a exprimé à l’enquête publique de la coroner Andrée Kronström sur le décès de deux pompiers de Saint-Urbain

« Même un service régional n’apporterait pas plus de monde », dit-il rappelant que même si Baie-Saint-Paul avait été le service responsable il n’aurait pas pu faire plus le 1er 2023 étant déjà mobilisé sur son territoire.

« Un cadre plus flexible » serait une option à analyser, croit-il aussi. « Le gouvernement devrait aussi mettre en place une structure pour s’assurer du suivi des formations aux intervenants. On ne pourra jamais transformer tous les pompiers volontaires en  experts tellement il y a des spécialités dans ce domaine. Aucune municipalité de région ne pourra offrir ce que le service sécurité incendie d’une grande ville offre », dit-il.

Le directeur de la Fédération québécoise des municipalités croit aussi qu’une structure doit être instaurée pour que les municipalité et MRC informent la population sur la capacité régionale d’intervention.

Des investissements dans des formations « flexibles et adaptées à la réalité terrain » qui permettraient d’augmenter le bassin de pompiers à temps partiel.

INFO-Crue aiderait à prévoir les inondations

Les prévisions d’inondations devraient s’améliorer avec le projet INFO-Crue. Piloté par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs il contiendra des cartes prévisionnelles que le grand public pourra consulter en ligne d’ici la fin de l’année. À date, les intervenants d’urgence peuvent y accéder.

Audrey Lavoie directrice de l’hydrométrie à la Direction principale de l’expertise hydrique du ministère, mentionne que 50 bassins versants, dont celui de la rivière du Gouffre, seront analysés. Elle ne croit pas que l’ajout d’une station hydrométrique plus en amont sur cette rivière soit la meilleure option. « C’est envisageable, mais je ne suis pas certaine que ce soit possible puisqu’il y a beaucoup de sédiments », a-t-elle répondu à la coroner.

Dans les dernières années, 50 stations ont été installées au Québec. 110 tronçons de cours d’eau seront surveillés par l’entremise d’INFO-Crue.

« On a vu venir la hausse du débit, mais on n’a pas pu prévoir ce qui s’est produit. On est lié à la météo. Il est tombé beaucoup plus de pluie que celle prévue. Et parfois, c’est le bassin versant qui fait la différence », a-t-elle mentionné du sujet du 1er mai 2023.

INFO-Crue présentera une cartographie prévisionnelle. On pourra donc avoir la quantité d’eau et la représenter sur une carte. On y retrouvera aussi le maximum des précipitations de la journée et du lendemain.

En début d’année des membres du Service sécurité incendie de Saint-Urbain et des employés municipaux ont suivi deux formations en lieu avec le travail à proximité des cours d’eau.

Westley Grenon, directeur des opérations chez Sauvetage nautique et spécialisé SIFA, a dispensé les formations.

La première intitulée Travail à proximité de l’eau a été donnée le 24 janvier. Trois jours plus tard, Intervention en milieu riverain et zone inondée était dispensée. Cette dernière a regroupé 10 pompiers, a-t-il révélé à l’enquête publique de la coroner Andrée Kronström.

« Les connaissances variaient d’un membre à l’autre. Je ne pense pas que la formation d’une équipe spécialisée soit la priorité,  mais plus de bâtir la culture de santé et sécurité. J’ai senti la volonté de suivre toutes les formations, mais cela vient avec une longue liste d’équipements à acheter et de formation. Je suggère d’y aller progressivement », a dit Westley Grenon.

Les pistes de solutions qu’il a présentées à la coroner passent par une meilleure formation et le développement des compétences des intervenants susceptibles d’ être confrontés à des interventions sur des cours d’eau. « On doit connaitre les risques et dangers pour se protéger », a-t-il déclaré.

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