Pas d’aide pas de plan de sécurité civile

La MRC de Charlevoix laisse la voie libre à la Ville de Baie-Saint-Paul pour former une escouade de sauvetage nautique.

C’est ce qu’on peut retenir du témoignage de sa directrice générale, Karine Horvath à l’enquête publique de la coroner Andrée Kronström.

« Est-ce dans les intentions de la MRC d’avoir une équipe de sauvetage nautique? a demandé Me François Bilodeau procureur de la CNESST. « On a toujours dit qu’on le fera quand on sera prêt. Baie-Saint-Paul a plus les moyens. On pourrait greffer notre intérêt », a-t-elle ajouté.

Le maire Michael Pilote a confirmé au Charlevoisien que son Service sécurité incendie allait être formé pour ce type d’intervention.

En entrevue Karine Horvath a indiqué qu’au final, si Baie-Saint-Paul va de l’avant, cette escouade pourrait agir sur l’ensemble du territoire de la MRC « comme c’est le cas pour la désincarcération ou le sauvetage en milieu isolé »

Karine Horvath avait également rappelé, lors de son témoignage, qu’il y a eu des échanges dans le passé sur le sauvetage nautique, mais que le projet n’avait pas abouti puisque les questions étaient plus nombreuses que les réponses.

Elle a aussi abordé la réalisation du futur plan de sécurité civile que sa MRC et celles du Québec devront élaborer. « Nous n’avons pas les moyens financiers ni les ressources de le réaliser dans l’état actuel des choses alors que le plan climat l’argent est arrivé avec l’exigence d’en réaliser un », a-t-elle fait valoir.

La directrice générale de la MRC a aussi indiqué qu’elle s’attend à ce que le gouvernement du Québec donne « un mandat clair, un rôle défini , un accompagnement du ministère et une  aide financière pour plan de sécurité civile ».

Ce plan auquel fait référence Karine Horvath est prévu dans le projet de loi 50 sur la sécurité civile. Les grandes lignes ont été présentées en début d’année

Pascal Marceau et Audrey Lavoie  du Comité expert interministériel en soutien au rétablissement et à la prise de décision en aménagement du territoire ont formulé 9 recommandations à la coroner Andrée Kronström.

Ils ont suggéré de cartographier les aléas des mouvements de terrains et inondations pour les rivières du Gouffre, des Mares et Bras du Nord-Ouest pour des fins d’aménagement du territoire. Ils recommandent aussi d’évaluer les mesures pour protéger une partie de Baie-Saint-Paul dans le méandre de la rivière du Gouffre ce qui correspond aux rues Médard et Saint-Joseph. 

Les deux spécialistes suggèrent aussi de réfléchir à la reconstruction du mur de protection de la rue Ménard et au déménagement de bâtiment pour protéger le bâti. Ils ont aussi suggéré des zones tampons pour laisser déborder la Gouffre, comme un champ, pour abaisser la quantité d’eau dans la rivière lors d’une inondation.

La planification d’un processus d’aménagement du territoire adapté au contexte actualisé des aléas associés à la rivière du Gouffre a également été proposée à la coroner.

Ils ont aussi rappelé que les inondations du 1^er mai 2023 ont entrainé l’évacuation de 1131 personnes à Baie-Saint-Paul et Saint-Urbain. 831 résidences se sont retrouvées isolées. 22 personnes ont fait l’objet d’un suivi psychosocial, 25 ont demandé du soutien au CIUSSS et 29 dossiers ont été ouverts par la Croix-Rouge.

La crue de 2023, bien que très importante, s’inscrit dans la continuité des événements qui se sont produits sur la Gouffre depuis les 200 dernières années, ont-ils aussi expliqué.