Pêche à la fascine : le capelan attendu de pied ferme

Par Emelie Bernier 1:13 PM - 10 mai 2024 Initiative de journalisme local
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La pêche à fascine de Robert Mailloux à L’Isle-aux-Coudres. Photo courtoisie.

Les deux pêches à la fascine de Charlevoix sont tendues, mais le poisson n’est pas encore présent en abondance. Les adeptes de capelan devront donc patienter encore un peu.

« Pour tous les poissons, avril a été comme si le fleuve était devenu un désert, à part une ou deux marées où on a eu de petites quantités. Depuis le début mai, c’est pas encore les gros chars, mais c’est pas mal mieux pour le capelan. Les quantités ont tendance à augmenter », indique Robert Mailloux, pêcheur à l’Isle-aux-Coudres.

La pêche de l’Anse-au-Sac affiche à peu près le même bilan. « C’est pas mal similaire ici. J’ai eu de la visite du 19 au 23 avril, des petites quantités, puis du 27 avril au 5 mai. Ça dépend vraiment des jours! Le 27, c’était 300 grammes et j’ai eu un 54 kg le 5 mai. On n’est pas encore aux 1 000, 2 000 kg! Aujourd’hui, j’ai eu quelques mâles et des femelles dans une marée de jours, alors j’ai bon espoir pour les prochaines marées! », résume Julie Gauthier.

Jusqu’ici, les quantités sont petites par rapport aux autres années, mais les pêcheurs rappellent que la saison peut s’étirer jusqu’en juin. « On n’est pas en retard. En 2022, j’en ai eu jusqu’au 10 juin. En 2023, la pêche a été catastrophique, mais la dernière capture était le 14 juin. Cette année, ils sont beaux! Les femelles sont énormes, ils ont beaucoup d’œufs, ça donne espoir! », lance Mme Gauthier.

Les deux pêcheurs s’entendent pour dire que la liste d’attente des amateurs de capelans est longue. « Le monde est impatient d’en manger! », clame Robert Mailloux. « Si on a une couple de belles grosses marées, tout le monde va manger à sa faim! Il va y en avoir pour tout le monde », exprime pour sa part Julie Gauthier.

La présence de bélugas et de goélands laissent présager que les poissons ne sont pas loin. « S’il y a du capelan, c’est maintenant qu’il doit entrer dans les pêches! », indique Robert Mailloux, toujours aussi passionné.

Le capelan est attendu par les adeptes.

En 2022, les deux pêcheurs avaient eu maille à partir avec Pêches et Océans Canada, qui avait retardé l’émission des permis. Ces retards avaient été coûteux puisque les poissons étaient arrivés tôt en saison. La campagne Je roule en avril avait suscité une importante mobilisation. Ces problèmes semblent derrière eux.

« Pour les permis, ça a été sans aucun problème cette année. On a même pu, au provincial, augmenter le nombre de cages permises et la longueur du guideau, qui est la partie de la pêche perpendiculaire au fleuve. Disons qu’il y a beaucoup plus d’harmonie dans nos rapports gouvernementaux », lance Robert Mailloux avec un sourire.

« L’an dernier, on a obtenu le droit de proposer la date à laquelle on souhaitait commencer et il n’y pas eu de réticence. On a jasé avec notre gestionnaire de la ressource, M. Mailloux et moi, et on a eu le permis à partir du 25 mars cette année, ce qui est une bonne chose », conclut Julie Gauthier.

À l’Anse-au-Sac, la pêche à l’esturgeon a débuté cette semaine et sept spécimens ont été capturés jusqu’ici. Les produits transformés et le poisson surgelé sont disponibles à la boutique. De l’éperlan et du corégone sont en vente lorsque les captures le permettent. Et les amateurs de capelan n’ont qu’à attendre que le téléphone sonne.

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