Espace La Rive : le sable parti trop vite

Par Emelie Bernier 9:18 AM - 8 mai 2024
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Le comité ZIP Saguenay-Charlevoix a été consulté en amont du projet de l’Espace La Rive et devait être impliqué dans la végétalisation de la berge suite à la recharge de sable. Toutefois, il n’aura pas été possible d’implanter les plantes indigènes qui auraient pu permettre de « retenir », du moins partiellement, le sable, avant que celui-ci ne soit emporté par les marées.

« L’accompagnement a débuté en 2018. Il y avait une demande de la municipalité pour mettre en place des techniques de restauration de la place, autant face à l’enjeu du phragmite, une plante exotique envahissante, que de l’érosion. La ZIP a déposé une étude pour suggérer une revue de littérature sur ces deux sujets-là », indique Éléonore Cusson, de la ZIP Saguenay-Charlevoix. Cette dernière est coordonnatrice de projets pour le secteur Charlevoix.

Suite au dépôt de cette étude, la municipalité a choisi de faire une recharge de sable. « C’était dans le plan de planter des végétaux suite à la recharge, mais quand ils ont mis le sable, c’est parti presque aussitôt avec la marée. On n’a pas eu le temps de replanter ce qui était prévu, soit des rosiers en haut de talus et de l’élyme des sables, des plantes avec des rhizomes structurants qui résistent aux marées. On n’a même pas eu le temps de commander les plants », illustre Mme Cusson.

L’opération de végétalisation s’annonçait assez coûteuse. « Comme le sable n’est pas resté une semaine et que la capacité des plantes qu’on aurait pu implanter à retenir le sable n’était pas assurée, la municipalité n’a peut-être pas voulu jeter de l’argent par les fenêtres… »

Le terrain voisin du futur Espace La Rive est enroché, comme plusieurs propriétés riveraines. L’enrochement fait un effet de cuve sur les sections qui n’ont pas subi le même traitement, selon ZIP Saguenay-Charlevoix.

Le Comité ZIP se garde d’émettre son opinion sur les façons de faire de la municipalité. Toutefois, l’enrochement n’est pas parmi les pratiques qui sont encouragées par l’organisation, sauf lorsque la sécurité des riverains est compromise. « L’enrochement n’est pas une technique pérenne non plus, il faut entretenir les murs et les refaire. Il y a d’autres solutions. De notre côté, on ne joue pas dans les infrastructures comme de l’enrochement, ce n’est pas dans notre expertise. On agit plus en phytotechnologie, de manière à favoriser un milieu le plus naturel possible », explique Mme Cusson.

Qui plus est, les enrochements sont des structures qui peuvent avoir un impact sur le milieu de l’estran.

« À l’Espace la Rive, des voisins autour ont de l’enrochement et ça fait un effet de cuvette. Les contrecoups sont encore plus difficiles avec l’effet de rebond », conclut-elle.

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