Saumon Rivière-Malbaie: la pêche pourra être restreinte en cas de canicule

Par Emelie Bernier 1:00 PM - 5 mai 2024 Initiative de journalisme local
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Marc-André Lussier. Archives

Selon un protocole dont on ne connaît pas encore les détails, Saumon Rivière-Malbaie pourra restreindre la pêche dans certains secteurs en aval du barrage de la Rivière-Malbaie en cas de canicule.

Dans un « contexte de perturbation anticipée des régimes thermiques et hydriques des rivières à saumon », le Ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs travaille depuis quelques années déjà à identifier des mesures de gestion des habitats afin « d’atténuer l’impact des changements climatiques sur les rivières et les populations de saumons atlantiques au Québec ». Parmi ces mesures figurent l’identification et la protection des refuges thermiques et hydriques, peut-on lire dans un rapport de recherche publié par le ministère. *

Un projet expérimental visant à adapter les modalités de pêche au saumon aux conditions thermiques des rivières est en place depuis l’été 2020, notamment sur la Sainte-Marguerite, au Saguenay.

« Ça fait plusieurs années qu’on demande ce règlement au MFFP. À partir de cette année, c’est indiqué dans la règlementation de s’informer auprès de Saumon Riviere Malbaie pour voir s’il y a des restrictions en lien avec les refuges thermiques », explique Marc-André Lussier, de Saumon Rivière-Malbaie.

Le protocole permettra d’éviter que les pêcheurs profitent de la situation en ciblant les refuges.

« Si on juge que l’eau est trop chaude et qu’on peut penser que le saumon va se réfugier dans certains refuges thermiques, comme les décharges de ruisseau où c’est plus frais, on va pouvoir interdire momentanément la pêche dans ces secteurs-là, spécifiquement », précise M. Lussier.

À ce jour, les détails n’en sont pas encore connus, mais Saumon Rivière-Malbaie a fait ses devoirs en amont.

« On a divisé la portion de rivière entre le barrage et le pont et identifié les refuges thermiques. Si on subit une canicule, que l’eau atteint les 20 degrés, on pourra dire aux pêcheurs « n’allez pas pêcher là », mais on ne sait pas encore quel sera le protocole. Est-ce que ce sera prêt pour le 1er juin? C’est à voir . »

En 2023, la situation susmentionnée ne s’est pas produite.  

« L’an passé, il y a eu beaucoup d’eau et pas de problème thermique, mais avec les changements climatiques, vaut mieux avoir un outil”, estime M. Lussier.

Lorsque la chaleur sévit durant plusieurs jours, l’eau des rivières subit elle aussi une hausse de température. Les saumons auront alors tendance à rechercher les refuges thermiques, soit des zones où l’eau demeure froide. Photo archives, Gouvernement du Québec

« L’augmentation du nombre de jours de stress thermique implique que la survie et la croissance des saumons seront davantage compromises qu’actuellement pour certaines rivières. De plus, l’augmentation des températures moyennes estivales sur les tributaires peut compromettre la persistance des refuges thermiques localisés au confluent de ces cours d’eau et du cours d’eau principal.»*

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(* Source : Information sur le saumon atlantique (Salmo salar) au Québec pour la préparation du deuxième rapport de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada April, J., Bujold, V., Cauchon, V., Doucet-Caron, J., Gagnon, K., Guérard, M., Le Breton, S., Nadeau, V., Plourde-Lavoie, P. et Bujold, J-N. Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec)

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