Le directeur du Service sécurité incendie de Saint-Urbain témoigne

Par Dave Kidd 5:01 PM - 17 avril 2024
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Cédric Châtigny est directeur du Service sécurité incendie de Saint-Urbain

Le très attendu témoignage du directeur du Service sécurité incendie de Saint-Urbain a été livré à l’enquête publique du coroner sur le décès de deux pompiers de l’endroit.

Cédric Châtigny a autorisé la mobilisation avec l’Argo, mais « n’a jamais dit qu’ils allaient s’en servir ».  Il n’avait aucune idée de ce qui se passait entre le moment où la décision d’opter pour l’Argo de Régis Lavoie  a été prise pour une évacuation et lorsqu’il s’est présenté aux abords du 5, route 138.

« Tabarn… qu’est-ce qu’ils font là?>, s’est-il rappelé avoir dit le 1er mai 2023 à 13h38 en arrivant sur les lieux.

Cédric Châtigny s’est retrouvé coincé dans un champ après avoir été rejoindre une équipe d’Hydro-Québec pour qu’elle coupe le courant de quatre maisons .

C’est pendant ce laps de temps que Régis Lavoie aurait finalement décidé de prendre son pickup pour remorquer l’Argo de sa sœur pour la mission. « J’ai demandé d’apporter des vestes de flottaison », certifie-t-il.

« C’était une évacuation pas un sauvetage », poursuit-il.

Il a tenté d’appeler Régis et « n’ai jamais eu de réponse . J’ai actionné la sirène pour que les pompiers reviennent »,a-t-il expliqué à la coroner Kronström.

Le directeur Chatigny estime qu’il s’est écoulé 2-3 minutes entre le moment où l’Argo a commencé à dériver et celui où les deux pompiers sont tombés dans les eaux de la rivière du Gouffre. « La pression exercée par l’Argo sur l’arbre sur lequel ils s’étaient agrippés a fait qu’ils sont tombés », a-t-il relaté.

Son témoignage contredit celui de Lynda Simard qui disait n’avoir eu un appel de l’a municipalité qu’à 12h02. « À 11h,  j’ai suggéré à Lynda et Yvan de quitter leur résidence . J’ai dit à Yvan je pense que ce serait le temps que tu sortes », a soutenu Cédric Chatigny . » Il m’a répondu je suis bien dans ma maison ».

Le chef pompier a indiqué, interrogé, par l’avocate de la municipalité il a précisé qu’il ne voyait pas l’eau autour de la maison du couple Lavoie -Simard.

C’est à 12h40 que l’appel de Lynda Simard disant «  venez nous chercher est entré », a dit le directeur du service incendie.

Il est aussi contraire à ce que Sylvain Girard disait à l’effet qu’il lui avait demandé s’il possédait une chaloupe. « Jamais demandé ça », a-t-il précisé.  

On a appris aussi dans son témoignage qu’il n’avait jamais vu le plan de sécurité civile et que le directeur général de la municipalité Martin Guérin en est le coordonnateur.

Comme l’avait promis Me Andrée Kronström une mite de silence en mémoire des deux pompiers a été observée avant la pause du midi. Aujourd’hui 17 avril est la date de l’anniversaire de Christopher Lavoie.

Le directeur des travaux publics de Saint-Urbain, Luc Dufour aura lui aussi été en mesure de parler au téléphone avec Régis Lavoie alors qu’il avait amorcé le trajet en Argo pour le 5, route 138.

« Il m’a dit que ça allait bien. Il n’y avait ni stress ni panique. Je les voyais au loin, a témoigné Luc Dufour qui était venu apporter un sac de corde à la demande de Cédric Chatigny.

La discussion pour l’utilisation de l Argo impliquant Luc Dufour , Cédric Chatigny et Régis Lavoie s’est tenue dans le stationnement d’un commerce plus tôt.

Dans son témoignage, il n’a pas de souvenir concernant des discussions qu’auraient pu avoir Martin Guérin qui l’accompagnait parler de déclarer l’état d’urgence.

Luc Dufour a mentionné que de l’équipement comme des sacs de sable se sont ajoutés depuis les événements.

Une formation en sauvetage riverain a a aussi été dispensée dans les derniers mois aux pompiers.

Pendant les patrouilles, il a demandé de l’assistance au service incendie de Baie-Saint-Paul , mais cela était impossible. « Le frère de Lynda m’a téléphoné pour me demander pourquoi on n’était pas chez sa sœur », a-t-il aussi déclaré.

Interrogé par l’avocate de la municipalité il a précisé qu’il n’était pas le coordonnateur des mesures d’urgence de Saint-Urbain.

L’enquête reprendra les 29 et 30 avril. On entendra entre autres le directeur général et la mairesse de Saint-Urbain.

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