Réforme de la construction: Boulet veut aussi «repenser la mission» de la CCQ

Par Lia Lévesque, La Presse Canadienne 2:12 PM - 25 janvier 2024
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Un ouvrier de la construction est présenté sur un chantier à Ajax, en Ontario, le jeudi 30 novembre 2023. Photo : LA PRESSE CANADIENNE/Christopher Katsarov

La réforme de la loi qui encadre l’industrie de la construction, que déposera bientôt le ministre du Travail, Jean Boulet, inclura une révision de la mission de la Commission de la construction du Québec.

Le ministre en a fait l’annonce, jeudi, à l’occasion d’une mêlée de presse à Sherbrooke, dans le cadre du caucus de la Coalition avenir Québec (CAQ) avant la rentrée parlementaire. 

Il a précisé qu’il voulait ainsi «repenser la mission» de la CCQ «pour qu’il y ait plus de transparence et de collaboration». Les syndicats et les employeurs sont déjà représentés au sein du conseil d’administration de la CCQ.

Dès le 1er mai 2023, le ministre Boulet avait annoncé cette réforme à venir, qui devait d’ailleurs être déposée à l’automne. Il pense maintenant déposer son projet de loi la semaine prochaine.

Jusqu’ici, on avait parlé des autres aspects de la réforme: polyvalence de certains métiers par le partage de tâches, réduction du nombre d’heures de formation pour certains métiers, productivité que Québec veut augmenter, mobilité interrégionale des travailleurs et un accès facilité à l’industrie pour des catégories de personnes peu représentées.

L’automne dernier, la FTQ-Construction, qui est la plus grande organisation syndicale de l’industrie, s’était retirée des consultations préliminaires sur la réforme, mécontente qu’elle était de la réduction du nombre d’heures de formation pour certains métiers. Elle y voyait un problème en matière de sécurité du travail et une diminution de la compétence des futurs ouvriers dans ces métiers.

Puis la CSD-Construction s’était aussi inquiétée de la mobilité interrégionale des travailleurs que Québec veut faciliter. À l’heure actuelle, la priorité d’embauche régionale fait qu’un entrepreneur qui décroche un contrat dans une autre région que la sienne peut emmener avec lui un nombre limité de ses travailleurs réguliers et doit aussi en embaucher dans la région où il a décroché ce contrat.

L’Association de la construction, qui est une association patronale, plaide cependant pour qu’on accroisse la productivité dans l’industrie, puisque le Québec affiche un retard à ce chapitre face à l’Ontario. Elle milite pour un plus grand partage des tâches entre certains métiers, une forme de décloisonnement qui permettrait d’accélérer la réalisation des chantiers.

Le ministre Boulet a tenu à se faire rassurant face à ces inquiétudes. Il a réitéré sa volonté de voir à ce que son projet de loi n’entraîne «pas d’impact négatif» sur la qualité de la construction. 

Il a dit tenir aussi à ce que l’on respecte la compétence et les qualifications des travailleurs. 

Il a rappelé que son gouvernement veut lancer plusieurs projets d’écoles, de maisons des aînés, de rénovation d’hôpitaux, sans compter la «filière batterie et la filière énergie» qui nécessiteront davantage de travailleurs dans la construction.