François Legault accuse ses adversaires d’être le «trio du statu quo»

Par Caroline Plante / Patrice Bergeron, La Presse Canadienne 8:53 AM - 25 janvier 2024
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Le premier ministre du Québec, François Legault, prend la parole lors du caucus présessionnel de la Coalition avenir Québec à Sherbrooke, le mercredi 24 janvier 2024. Photo : LA PRESSE CANADIENNE/Christinne Muschi

À sa première sortie publique de l’année, le chef caquiste François Legault a attaqué ses adversaires jeudi soir à Sherbrooke en les accusant d’être le «trio du statu quo».

Visiblement combatif, après une année 2023 difficile pour lui et son parti, le premier ministre a accusé à la fois le Parti libéral (PLQ), Québec solidaire (QS) et le Parti québécois (PQ) d’être contre le changement et les réformes que son gouvernement veut imposer.  

«C’est le trio du statu quo qu’on a face à nous» à l’Assemblée nationale, a dénoncé M. Legault dans un discours devant ses élus et des militants réunis pour un cocktail dans un hôtel de la capitale de l’Estrie, au premier jour du caucus caquiste en vue de préparer la rentrée parlementaire.  

«Le choix qui est offert aux Québécois, c’est le trio du statu quo ou l’équipe du changement, et ça, c’est la CAQ et ça reste la CAQ en 2024!» a-t-il lancé sous les applaudissements. 

Il a notamment évoqué l’exemple de l’imposant texte de loi sur la réforme du système de santé adopté sous bâillon juste avant les Fêtes. Il a accusé les partis d’opposition d’avoir étiré l’étude du projet de loi pendant 280 heures, sans faire remarquer toutefois qu’il comptait plus de 1100 articles.    

Plus tôt en journée, François Legault a déclaré vouloir se «recentrer» sur ses priorités en évitant les «distractions». À son allocution au début de la réunion de son groupe parlementaire en matinée, il a affirmé vouloir revenir à l’essentiel.

M. Legault a nommé cinq priorités: l’éducation, la santé, l’économie, l’environnement et l’identité québécoise. Il a également reconnu qu’il restait beaucoup de travail à faire en matière de logement.

Il a moussé son nouveau programme de formation accélérée en construction, encourageant les Québécois à s’y inscrire en disant qu’à elle seule, Hydro-Québec aurait besoin de 35 000 ouvriers supplémentaires.

En passant, a-t-il glissé, «il n’est pas question de privatiser et de renier l’héritage de René Lévesque, soyons bien clairs là-dessus». La CAQ se défend depuis quelques semaines de vouloir dénationaliser Hydro-Québec.

«En 2024, en particulier dans la session qui commence, on veut vraiment se recentrer, être capables de se concentrer sur ces cinq priorités», a déclaré le premier ministre. 

«On va se souhaiter une bonne année politique avec, comment je dirais ça, moins de distractions qu’en 2023», a-t-il ajouté. Certains au caucus ont d’ailleurs convenu que le mot d’ordre cette année était «discipline».

Rappelons qu’au cours des derniers mois, plusieurs élus caquistes sont sortis sur la place publique pour critiquer leur propre parti, notamment dans le dossier de la controversée subvention aux Kings de Los Angeles. 

Le député de Nicolet-Bécancour, Donald Martel, déclarait mardi à Radio-Canada que la CAQ devait «commencer à être bon(ne)», tandis que son collègue Gilles Bélanger déplorait un manque d’humilité au sein du parti.

«Le mot “discipline”, c’est d’essayer de rester au caucus pour livrer nos impressions plutôt que de se livrer, au gré du vent, à toutes les opinions possibles», a rappelé mercredi le député de Vanier-Les Rivières, Mario Asselin.

«La discipline, pour moi, est dans l’exécution. On a dit qu’on ferait des choses, on a dit qu’on avait des mesures, je pense que c’est de les appliquer», a ajouté pour sa part le ministre de la Santé, Christian Dubé.

Le caucus de la CAQ se poursuit jusqu’à jeudi. Les travaux parlementaires à Québec reprennent mardi prochain.

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