Problème d’attitude en altitude 

Par Dave Kidd 7:00 AM - 23 janvier 2024
Temps de lecture :

Une vue du Massif de Charlevoix

Le Massif de Charlevoix se retrouve encore dans l’embarras. La question du prix des billets est un faux débat. On est libre de choisir l’activité de notre choix dans l’endroit de notre choix. Je demeure convaincu qu’un prix « Charlevoix » ne ferait pas une énorme différence dans le bilan final de la saison. Pour les étudiants, on me dit que le Centre de services scolaire vit très bien avec les tarifs de la présente saison. 

Pour reprendre un terme à la mode, Charlevoix n’est plus dans leur « écosystème » et j’ajouterais qu’à force « de penser en dehors de la boîte », la société s’est isolée comme rarement on l’a vue. Et pourtant, Daniel Gauthier est l’homme d’affaires le plus parlable qui existe. On le voit moins, c’est normal, mais cela a une incidence importante. Vincent Dufresne, qui dirige la montagne, est un expert dans les relations publiques. C’est malheureux qu’il ne sorte pas publiquement parce qu’il connait la game et pourrait désamorcer bien des crises avant qu’elles n’explosent.

Le malaise que j’ai avec Le Massif, je l’avais déjà exprimé à l’ouverture du Club Med. Deux ans plus tard, force est de constater que le fossé qui sépare les dirigeants du bon peuple s’est creusé. C’est ça le fond du problème : il n’y a pas de relation entre eux et nous. Elle a déjà existé. Je dirais poliment et avec respect que le mariage a été consommé et que nous sommes séparés.

Il est totalement faux de prétendre que Le Massif ne sert pas la région. Qu’on soit d’accord ou pas avec leurs stratégies pour faire sortir le fric des paliers de gouvernement fédéral, provincial et municipal, l’argent s’investit ici. Je préfère cela aux risques de l’économie basée sur les batteries. 

Il est définitivement trop tard pour remettre la pâte à dents dans le tube de dentifrice. On doit vivre avec les décisions du passé et les politiciens doivent se montrer un peu moins « amis » dans l’avenir.  

Il faut se rappeler quelque chose de majeur au sujet des fonds publics. Investissement Québec était intervenu dans les modifications du schéma d’aménagement de la MRC de Charlevoix pour que le projet du Massif cadre dans ce dernier. C’est l’ancien préfet Dominic Tremblay qui me l’avait confirmé dans une entrevue alors que j’étais à CIHO.

Le gros problème avec Le Massif, ce n’est pas ce qu’il offre, mais bien son sentiment de supériorité qu’il fait sentir. Quand tu penses avoir la science infuse, la marge d’erreur est mince. Or, quand bien même l’organisation excelle dans son domaine, son garde-manger est bien vide lorsque vient le temps d’aborder des questions « extra opérations ».

Il faut faire de l’aveuglement volontaire pour avancer que Le Massif ne donne rien. L’affaire, c’est qu’on ne sait pas à qui ni combien, mais des chèques ils en font. C’est un choix de garder ça privé. Après par exemple, ne vous surprenez pas de ce qui se dit dans le village!

La sortie du maire Bouchard au FM Charlevoix m’a amusé. Ça faisait un bon moment que je n’avais pas rigolé autant en lisant les propos d’un maire qui s’offusquait contre Le Massif, alors qu’un mois plus tôt il donnait l’impression de jouer la cassette que Le Massif lui avait fournie concernant le futur projet de 400 M$.

Sérieusement M. Bouchard, vous tentez de convaincre qui? Étant donné que la richesse de votre municipalité repose en grande partie sur les grands projets du Massif, vous auriez dû et surtout pu négocier un prix « local » pour vos résidents quand le projet du Camp de base est arrivé sur votre bureau. Vous aviez une entente avec Louis Massicotte pour la baignade dans le Lagon, pas pire en faire une pour le ski, la luge, l’Oiseau mécanique, etc.

Le Massif de Charlevoix, c’est gros. C’est majeur comme entreprise. Elle évolue dans une ligue à part. Elle a les moyens d’être indépendante à plusieurs égards. Son pain et son beurre sont générés par une clientèle de plus en plus hors Québec. C’est de l’argent neuf qui rentre dans la région et la province. C’était ça le but en amenant le Club Med ici, c’était la consécration pour se faire connaitre partout sur la planète. La case peut être cochée. Belle job à tous. Vous avez livré.

C’est un problème d’attitude qui fait que Le Massif se fait tirer des roches. Oui, la considération de leur part n’est pas au rendez-vous. On n’est pas des caves ici. Ce serait agréable d’être regardés dans les yeux et non de haut. Vous allez même aimer cela, jouer dans notre équipe. On a des bons joueurs de centre, des défenseurs à toute épreuve et des gardiens qui ne laissent rien passer. Rassurez-vous, on ne vous enlèvera pas votre billet pour le Match des étoiles, mais de grâce, arrêtez de penser pas que vous êtes seuls sur la glace. 

Je vous décerne un deux minutes « pour avoir accroché » et un autre pour « avoir retardé la partie ». Ce serait franchement triste d’en arriver à une « extrême inconduite ».

NDLR : Cette chronique a été réalisée avant la réception de la lettre ouverte en page 27 et n’est d’aucune façon en lien avec celle-ci.

Partager cet article