Virus: encore difficile dans les urgences «pour une partie importante de l’hiver»

Par Lia Lévesque, La Presse Canadienne 9:00 PM - 10 janvier 2024
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Le ministre de la Santé Christian Dubé. Ryan Remiorz, La Presse Canadienne

La situation dans les urgences des hôpitaux s’est envenimée après l’accalmie de Noël; les autorités préviennent que «le mois de janvier va continuer à être difficile», particulièrement pour les infections respiratoires. Et cela pourrait durer «pour une partie importante de l’hiver».

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a fait le point sur la situation dans les urgences et les virus respiratoires, lors d’une conférence de presse, mercredi à Montréal, aux côtés du directeur national de santé publique, le docteur Luc Boileau, et du président de l’Association des spécialistes en médecine d’urgence, le docteur Gilbert Boucher.

«Faut faire mieux, parce qu’en ce moment, on peine à servir la population de manière adéquate», a lancé le docteur Boucher.

«C’est plus difficile pour la région de Montréal, Rive-Sud, Rive-Nord. C’est souvent des niveaux critiques en ce moment», a-t-il conclu.

Trois virus

Trois virus qui circulent rendent la situation plus difficile encore dans les urgences; c’est surtout l’influenza qui complique les choses.

Pour le virus de la COVID, «on a quelques signes que ça pourrait commencer à vouloir s’infléchir», a précisé le docteur Boileau.

Quant au virus respiratoire syncytial (VRS), les autorités parlent davantage de stabilité, voire de baisse progressive.

Le ministre Dubé a souligné qu’il y a en moyenne 10 000 visites par jour aux urgences, dont environ 5000 qui sont des «P4 ou P5», soit des priorités moindres, qui pourraient être vues ailleurs, dans des cliniques médicales.

Et par rapport à l’an passé, pour 10 000 visites, «il y en a deux fois plus qui sont venus pour les différents virus», a signalé le ministre Dubé.

Vaccination

En conséquence, les autorités insistent de nouveau sur la vaccination, particulièrement pour les gens âgés de 70 ans et plus qui sont dans la communauté.

Les gens de cet âge qui vivent en Centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) ou en Résidence privée pour aînés (RPA) sont assez bien vaccinés, mais ce n’est pas le cas pour ceux qui vivent dans la communauté. «On n’a pas 50 %; ce n’est pas vraiment acceptable», a opiné le docteur Boileau.

Il n’y a pas que la vaccination contre la COVID; il y a aussi celle contre l’influenza, rappelle le ministre Dubé.

Dans les urgences

Dans l’ensemble des urgences, la situation est difficile et les taux d’occupation sont élevés, rapporte le docteur Boucher.

«Il n’y a plus de “shifts” de 8 heures, c’est des “shifts” 10 à 12 heures, Ce n’est pas non plus facile pour les patients: ce n’est plus des 2, 4, 6 heures d’attente; c’est des 6, 12, 18, 24 heures d’attente, des fois, pour voir un médecin. C’est pas facile pour personne», a résumé le docteur Boucher.

Les autorités veulent identifier les «bloquants» qui nuisent à améliorer la situation: par exemple le fait qu’une urgence déborde, alors qu’il y aurait moyen de dégager des lits aux étages supérieurs. Elles voudraient aussi que moins de patients attendent aux urgences durant plusieurs heures pour passer un test et en obtenir le résultat, afin de libérer des lits.

Et bien que des milliers de personnes en plus aient théoriquement eu accès à un médecin de famille, le ministre Dubé s’inquiète du fait que ces patients se plaignent d’avoir tout de même des difficultés à obtenir un rendez-vous avec lui.

Selon Index Santé, le taux d’occupation des urgences au Québec est présentement de 137 %. Le nombre de patients sur civière depuis plus de 24 heures était de 880 et le nombre de patients sur civière depuis plus de 48 heures était de 303.

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