Une étude confirme que caribous et foresterie ne font pas bon ménage
19 des 21 hardes de caribous concernées par l'étude ont un statut très précaire. Photo Peuple Loup
Une nouvelle étude confirme les impacts de l’exploitation forestière récente et historique sur les populations de caribous.
“La majeure partie de la variation du recrutement du caribou pourrait être attribuée aux effets négatifs des perturbations anthropiques, qui comprennent l’exploitation forestière ainsi que les chemins forestiers (…) “, indiquent les chercheurs ayant participé à l’étude Évaluation des impacts cumulatifs de l’aménagement forestier sur le développement de la structure d’âge des forêts et l’habitat du caribou des bois dans les paysages boréaux.
Les conclusions de l’étude critiquent sévèrement le gouvernement canadien. “Le gouvernement affirme que ses forêts sont gérées selon les principes de gestion forestière durable depuis de nombreuses années, mais cette notion de durabilité est principalement liée à la maximisation de la production de bois et à la garantie de la régénération d’espèces d’arbres commercialement désirables après l’exploitation forestière “, peut-on lire dans le compte-rendu.
Les données démontrent sans l’ombre d’un doute que la mortalité des caribous augmente à proximité des blocs de coupe et des chemins forestiers, tant pour les veaux que pour les adultes.
Un risque accru de rencontre prédateur-proie et une plus grande efficacité du mouvement des prédateurs dans les paysages exploités en raison du développement considérable des réseaux de routes forestières sont notamment imputables.
“L’exploitation forestière intensive force de plus le caribou à utiliser de petites superficies d’habitats considérés comme convenables “, soit des forêts matures et plus anciennes non perturbées.
Ces habitats voisinent des habitats plus à risque, dont des blocs de coupe et des chemins forestiers.
L’impact de l’exploitation forestière, surtout les coupes à blanc, sur la diversité des âges de peuplements est responsable du déclin de l’habitat du caribou, estiment les chercheurs. ” Cela a dégradé l’environnement de la forêt boréale et augmenté la prévalence des populations de caribou boréal en péril “, écrivent-ils, invitant à apprendre des erreurs du passé.
” Des changements majeurs sont nécessaires à la gestion de la forêt boréale en Ontario et au Québec pour qu’elle soit écologiquement durable pour les populations de caribous, mais également pour d’autres éléments de la biodiversité associés aux forêts plus anciennes et à leurs attributs “, conclut l’étude.
Des 21 troupeaux des régions boréales des deux provinces étudiées (Québec et Ontario), 19 présentent un risque élevé ou très élevé de devenir incapables de subvenir aux besoins de leur population.
Rappelons que la Stratégie de protection des caribous forestiers et montagnards devrait être dévoilée en début d’année, après de nombreux reports.
L’étude Assessing the Cumulative Impacts of Forest Management on Forest Age Structure Development and Woodland Caribou Habitat in Boreal Landscapes: A Case Study from Two Canadian Provinces a été menée par Brendan Mackey, Carly Campbell, Patrick Norman, Sonia Hugh, Dominick A. DellaSala, Jay R. Malcolm, Mélanie Desrochers et Pierre Drapeau.
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