« C’était un tsunami » — Alain Gravel
Cette imposante roche qui s'est décrochée d'un talus a été le premier incident du 1er mai 2023. Photo courtoisie
Le directeur de la sécurité publique et incendie de Baie-Saint-Paul a mis beaucoup d’efforts pour « préparer la ville » en cas de sinistre majeur. Alain Gravel a détesté être pris de vitesse en 2008 et a bâti un plan de mesures d’urgence pour faire face aux pires événements.
« Je suis arrivé en poste en 2008 et lors d’une inondation j’étais complètement en retard. Les gens de Saint-Placide avaient de l’eau à la taille et il ne pleuvait pas en bas. C’est à partir de là que le plan s’est bâti. Ça ne marchait pas et il fallait se préparer à agir en amont. C’est ainsi que les instruments de mesure et des caméras ont été installés. On connait mieux le territoire aussi », résume Alain Gravel.
Avant même qu’on pense que la ville serait coupée en deux, Alain Gravel et Steeve Bouchard des travaux publics patrouillaient. Tôt le matin du 1er mai, une imposante roche décroche d’un talus et aboutit sur le chemin Saint-Placide Sud. Puis en avant-midi, la garderie du Coin est évacuée. « Oh, il se passe vraiment quelque chose de majeur », s’est rappelé le chef.
Vers midi, le maire lui demande « si on déclenche les mesures d’urgence ». « J’ai dit oui. C’était parfait, nous étions en avance de l’événement qui s’en venait pour mobiliser notre gang », commente-t-il. « J’ai été agréablement surpris. Il y avait plusieurs nouveaux. Au tour de la table, nous étions peu à avoir passé autant de temps en urgence. C’est impossible d’avoir 100 %. On doit sans cesse s’améliorer. Dans ce scénario qui était improbable, on était prêt et on a fait la job », ajoute Alain Gravel.
Dans le plan, tout est détaillé. C’est un livre d’instructions truffé d’aide-mémoires sur les inondations, manques d’électricité, pénuries d’eau potable, glissements de terrain et tremblements de terre. « Le 1er mai, on a tout eu en même temps. On a eu un 10 alors que durant les exercices on pratique un 5, 6 ou 7 », soutient Alain Gravel.
Il estime que l’ensemble des intervenants a fait plus que moins pour « son monde ». Alain Gravel ne vit pas avec des « j’aurais donc dû ». « On a pris les meilleures décisions avec les informations qu’on avait », continue-t-il. Il croit aussi que la sensibilisation sur la fameuse trousse pour survivre pendant 72 jours a aidé. « Les gens étaient aussi prêts. La résilience a aussi fait la différence », dit-il également.
Les membres du service incendie ont vécu « quelque chose de gros. Moi, j’appelle ça un tsunami, ce que nous avons eu », lance-t-il. « La préparation a beaucoup aidé. La grande priorité, c’est la vie. Les pompiers s’en sont occupés », dit aussi le chef.
Une liste de personnes vulnérables s’est ajoutée au plan de mesures d’urgence. La Ville devra aussi trouver des moyens de faire respecter la consigne d’évacuation plus rapidement. « On est allé jusqu’à trois fois à des endroits pour aviser les gens de quitter leur domicile pour finalement recevoir un appel pour les sortir de leur maison. On ne demande pas d’évacuer pour le fun. C’est qu’on est rendu là et que ta maison peut partir avec l’eau », termine Alain Gravel.
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