8/10 pour la gestion des inondations du 1er mai

Par Dave Kidd 6:00 AM - 26 Décembre 2023
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Du jour au lendemain, le maire Michaël Pilote s’est retrouvé à la Une du Québec. On le voit ici en compagnie du Premier ministre François Legault dans les jours qui ont suivi la catastrophe.

Michaël Pilote était bien loin de se douter en déposant son bulletin de candidature aux élections de 2021 qu’il aurait à gérer « le plus gros dossier de l’histoire de la ville ». 18 mois après son élection, on le retrouve en direct sur LCN et RDI pendant plusieurs jours à faire le point sur des inondations majeures. Or, ce n’est pas sa notoriété qu’il retient, mais bien une « grande fierté d’avoir vu autant de solidarité s’exprimer pour traverser cette épreuve. 800 personnes sont venues donner un coup de main et un demi-million $ a été récolté dans le milieu ».

« La gestion globale s’est bien déroulée. Une note de 8/10 m’apparaît honnête », dit le maire. Une
note que le directeur général de la ville, Gilles Gagnon, approuve. « Individuellement, certains sont déçus, c’est clair. Mais on devait gérer pour l’ensemble », ajoute-t-il. « On a tous travaillé de bonne foi.
Ce n’est pas parfait, mais c’était un événement exceptionnel qui a monopolisé l’attention du Québec avant les feux de forêt », ajoute le maire.

Pour Gilles Gagnon, son baptême est arrivé plus tôt que tard. Il a prouvé qu’il était à sa place dans le bureau du plus haut cadre de Baie-Saint-Paul. Ceux qui prétendaient qu’il arrivait des ligues mineures ont vite réalisé qu’il pouvait jouer en avantage et en désavantage numérique tout en demeurant sur le premier trio. 

Michael Pilote estime que les choses ont quand même bien avancé lorsqu’il compare avec d’autres endroits au Québec frappés par des inondations. « Est-ce que je voudrais que ça avance plus vite? Oui. Mais rapidement, nous avons su quelle direction prendre pour la suite des choses. Pour certains citoyens, c’est très long, mais les délais impartis aux corps publics sont longs », dit aussi le maire.

La gestion des événements a bien « été », soutient Michaël Pilote. « À postériori, c’est facile de dire : on aurait dû… On n’a pas lésiné sur rien pour assurer la sécurité des gens », poursuit-il. « Une inondation, c’est un sprint et le rétablissement un marathon », rappelle Gilles Gagnon. « On va mieux planifier la relève des ressources si on devait de nouveau se retrouver en état d’urgence. On n’est pas une grosse ville. On a beaucoup pressé de citron à l’interne. On apportera des changements au plan d’urgence qui évolue constamment », continue-t-il.

Baie-Saint-Paul s’est retrouvée isolée lorsque les deux ponts permettant d’accéder au centre-ville ont été fermés. « On en tient compte dans nos réflexions. Ça peut arriver encore. On fait quoi pour nos citoyens qui sont de l’autre bord? On n’avait jamais imaginé que tout serait bloqué. Faut maintenant penser les deux côtés séparés », dit Gilles Gagnon dans son bilan des événements.

Le maire accorde aussi beaucoup de crédit à Alain Gravel, directeur de la sécurité publique et du service de sécurité incendie. « Alain était en mesure de bien nous orienter sur ce qui se passait sur le terrain. Il possède les connaissances en ce domaine. Son apport aux points de presse était important », souligne le maire de Baie-Saint-Paul.

Le dénombrement est aussi un aspect que le maire souhaite voir améliorer. Dans les centres d’hébergement ouverts, il pouvait avoir le nombre précis en temps réel. « Le MSP (ministère de la Sécurité publique) et les médias veulent un bilan frais, mais c’était compliqué par moments pour nous de le faire. Des gens partaient chez des amis, mais on l’ignorait », dit aussi Michael Pilote.

« C’est un beau travail d’équipe. Les liens se sont soudés. Tout le monde est fier et a BSP tatouée sur le cœur », ont observé le maire et le DG. Il faut dire aussi que beaucoup de forces fraîches ont été envoyées dans la mêlée pour gérer la catastrophe. « Moi, je suis fier du premier, deuxième et troisième trio. Les gens sur le terrain ont très bien travaillé dans des tâches bien différentes que les habituelles », note Michael Pilote, qui rappelle que les conseillers ont aussi donné leur 110 %.

« On a été chanceux dans notre malchance que ça arrive en journée. En pleine nuit, on aurait assisté à un carnage », analyse le maire. Les inondations ont aussi amené la ville à planifier davantage en amont lorsque de fortes précipitations sont annoncées. « Ouvrir le centre de mesure d’urgence, ça ne paraît pas, mais ça fait une grande différence. Teams, textos, réunions, tous les intervenants étaient prêts pour les pluies du 18 décembre », confie le directeur général.

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