28 avril 2024
L’exposition Paryse Martin – Regards obliques est en quelque sorte un retour aux sources pour cette artiste qui a travaillé au Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul il y a trois décennies. Le MACBSP nous présente sans aucune censure les œuvres qui ont marqué sa carrière.
« On a 40 ans de création. On a des œuvres récentes qui ont été faites cette année, puis on a des œuvres de 87, 88, 92. C’est sa première rétrospective et sa première exposition solo muséale », souligne Gabrielle Bouchard, directrice générale et conservatrice en chef du MACBSP.
Selon elle, la commissaire de l’exposition, Audrey Carreau, a accompli un véritable travail d’archéologue pour retrouver des œuvres de l’artiste. « Il y a 30 prêteurs ici. D’habitude une expo, il y a cinq, six prêteurs, puis c’est beaucoup », avance la DG.
Beaucoup d’individus vivant avec les œuvres les ont prêtées pour l’occasion, mais aussi des institutions comme le Musée national des beaux-arts du Québec, qui en a ressorti de ses voûtes. Certaines d’entre elles comportent aussi des pièces inédites, comme le gigantesque Mur de la démesure, exposé initialement en 1992.
« Les phallus qui sont un peu partout, (…) la direction du musée les avait enlevés. Alors que dans les musées, il y a toujours des femmes nues, puis il n’y a personne qui enlève les marbres de femmes nues, on s’entend », lance Gabrielle Bouchard.
Admirative envers l’audace de cette artiste rebelle, la directrice du MACBSP ajoute que « s’il y avait une ligne qu’il ne fallait pas qu’elle traverse, elle la traversait. Mais toujours avec humour, jamais dans une question de confrontation, mais dans une question de : pourquoi je ne le ferais pas? C’est une femme qui en fait à sa tête. »
Gabrielle Bouchard marque un arrêt devant une sphère de l’artiste. « C’est mon œuvre favorite au monde! Elle nous appartient, elle est dans la collection du musée. Ça lui a pris quatre mois. Puis c’est du dessin, complètement sur papier mâché. »
La directrice et conservatrice insiste sur le caractère travaillant de l’artiste, sa pratique continue et constante, son emploi de médiums traditionnels comme l’encaustique, et le sens du détail de ses œuvres, que l’on redécouvre à chaque passage.
« C’est une artiste très féministe dans la douceur, qui fait des œuvres qui sont très attirantes », résume-t-elle, en précisant qu’elle « ne nous prend pas pour des innocents ».
L’exposition Paryse Martin – Regards obliques occupe la grande salle du Musée d’art contemporain jusqu’au 2 juin 2024.
