Le conseil municipal de Baie-Saint-Paul a multiplié les efforts pour préparer un budget 2024 qui limite beaucoup la « hausse historique de 17 % » du rôle d’évaluation. Le taux de la taxe foncière résidentiel est coupé de plus de 0.14$ du 100 $ d’évaluation pour s’établir à 0.76$ dans un budget de 23,7 M$ en hausse de 5,89%.
« L’exercice budgétaire a été difficile. Plus de 56 scénarios ont été analysés », avouent le maire et le directeur général. Michaël Pilote et Gilles Gagnon disent que tout a été fait pour « limiter la hausse pour la classe moyenne. On a épargné nos contribuables. Avec l’inflation, on voulait leur donner de l’air aux contribuables. On a vraiment pensé à notre monde et nous en sommes fiers. ».
Les augmentations pour les particuliers et commerçants varieront selon la nouvelle évaluation de leur propriété. Les quartiers Fillion et Ménard sont les plus touchés par le nouveau rôle. « Québec devrait penser à introduire une taxe pour une surenchère. On a les effets de la pandémie dans ce nouveau rôle d’évaluation », soutient le maire Pilote.
Le propriétaire d’une résidence de 250 000$, maintenant évaluée à 325 000$ à cause d’une hausse de l’évaluation de 30%, recevra un compte de taxes de 3 362$. Celui qu’il a payé en 2023 était de 3 125$.
Autre exemple. Une propriété de 250 000$ dont l’évaluation a augmenté de 19 %, c’est la hausse moyenne, a maintenant une valeur de 298 250$. Le compte de taxes 2024 s’élèvera à 3 158$ une hausse de 33$.
Le propriétaire d’une résidence de 250 000$ dont l’évaluation n’a pas bougé paiera 334 de moins l’an prochain. Pour un commerce de 400 000$ qui n’a pas été touché par le nouveau rôle, le compte de taxes passera de 8 166$ à 7 584$.
Le taux de la taxe pour les immeubles de 6 logements augmente d’un peu plus de 0.02$ pour atteindre 1.14$ du 100$ d’évaluation. Le taux pour les immeubles non résidentiel chute de pratiquement 0.18$ pour s’établir à 1.53$ alors que celui industriel passe à 1,73$ au lieu de 1,81$. Une baisse de 0.14 $ est aussi observée pour les taux des immeubles agricoles et forêts. Finalement, la taxe pour les terrains vagues desservis diminue de 0.29$ du 100$ d’évaluation.
Les tarifs pour l’aqueduc et l’égout diminuent respectivement de 15$ et 14 $ alors que ceux pour les ordures et la récupération montent de 32 et 25 $. Au total, ils s’élèvent à 887$ pour une résidence.
Le conseil municipal a pris pas mal moins d’argent dans ses surplus accumulés pour le budget de la nouvelle année. 300 000$ au lieu de 700 000$ ont été appropriés. « Un jour, on ne le fera plus », avance Gilles Gagnon.
Pour réaliser ce budget, le politique et l’administratif ont fait preuve d’une grande rigueur. Les différents directeurs ont paradé plusieurs fois devant eux. « Toutes les nouvelles dépenses ont été justifiées. C’est un budget à base zéro », explique le maire.
Baie-Saint-Paul devait aussi faire face à des dépenses additionnelles de 805 000$. De ce montant, 544 000$ sont attribuables aux ordures, 134 500 en intérêts sur dette à long terme, 83 000$ pour les services de la Sûreté du Québec et 42 000$ pour le déneigement.
En revanche, elle s’attend à toucher des revenus additionnels de 750 000$ dont 300 000$ supplémentaires en droits de mutation. « Nous n’avons pas une grosse de marge de manœuvre. Toutefois, la ville est en croissance. Plusieurs projets majeurs ne sont pas encore portés au rôle », souligne le maire.
Les inondations gonflent le plan en immobilisations
Le plan triennal en immobilisations est soufflé par les inondations. Baie-Saint-Paul le chiffre à plus de 66 M$. Il faut comprendre que 30 M$ sont prévus pour des travaux sur la rivière du Gouffre et 20 M$ pour le complexe sportif. « Ce sont des projets. Il n’y a rien de décider ou d’officiel. Des subventions allant jusqu’à 95% couvriront ces investissements », précise le maire.
Dans ce qui est prévu pour les trois prochaines années, 1 M$ sont budgétés pour asphalter le boulevard Raymond-Mailloux, et des parties de Sainte-Croix et Saint-Antoine Nord. Baie-Saint-Paul doit aussi réfléchir à ses eaux usées. « Des bassins supplémentaires ou un système de traitement. C’est nécessaire pour continuer à développer. Les égouts sont utilisés au maximum », explique aussi le maire.
