Pierre Fitzgibbon évoque des hausses de tarifs d’électricité pour les entreprises

Par Caroline Plante 3:10 PM - 2 novembre 2023 La Presse Canadienne
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Le ministre québécois de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, au dévoilement du projet de Volta Energy Solutions à Granby, au Québec, le mardi 5 septembre 2023. Photo La Presse Canadienne/ Christinne Muschi

Le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, évoque des hausses de tarifs d’électricité pour les entreprises.

Il réagissait jeudi au Plan 2035 d’Hydro-Québec, qui investira entre 155 et 185 milliards $ dans les prochaines années pour augmenter sa capacité de production et assurer la fiabilité de ses infrastructures, notamment.

Le PDG d’Hydro-Québec, Michael Sabia, a déclaré en conférence de presse à Montréal qu’il y avait une réelle «possibilité d’augmentation (des tarifs) pour nos clients d’affaires». Un scénario immédiatement repris par M. Fitzgibbon.

«Ou on va charger au commercial ou à l’industriel, ou il y aura moins de profits chez Hydro-Québec. La décision n’a pas été prise encore», a déclaré le ministre en mêlée de presse à l’Assemblée nationale.

Chose certaine, le gouvernement Legault ne compte pas augmenter les tarifs pour la clientèle résidentielle. Le premier ministre François Legault s’est engagé à ne «jamais» hausser les tarifs d’électricité au-delà de l’inflation ou d’un plafond de 3 %. 

«Le 3 % est une réglementation jusqu’en 2025. (…) M. Legault a été très clair: il faut laisser à 3 %», a affirmé M. Fitzgibbon. 

Plusieurs défis, selon l’opposition

Selon le chef libéral intérimaire, Marc Tanguay, le plan d’Hydro-Québec est «crédible», mais comporte son lot de défis. «Il y a quelqu’un à quelque part qui va devoir ramasser la facture, puis, si ce n’est pas les particuliers, c’est les entreprises», selon lui. 

Il craint que les dividendes versés au gouvernement soient ultimement amputés, alors que «c’est notre pain et notre beurre pour payer les services essentiels», a-t-il dit, affirmant voir également un important défi de main-d’oeuvre.

«Selon la Commission de la construction du Québec, il y a 200 000 travailleurs de la construction. M. Sabia nous a annoncé que pour atteindre nos objectifs de création de nouvelle énergie, on va devoir consacrer 35 000 travailleurs à tous les ans, jusqu’en 2035.»

Pour sa part, le chef parlementaire de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois, a déclaré qu’une commission parlementaire pour étudier le plan Sabia était «plus nécessaire que jamais».

«Il reste énormément de questions sans réponses, a-t-il déploré. On nous promet 185 milliards $ d’investissements d’ici 2035, et on nous dit: “On va faire ça sans augmenter les tarifs (résidentiels)”. Il va falloir nous expliquer avec transparence comment ils vont y arriver.

«On dit qu’on veut construire plein de nouveaux barrages. Où va-t-on trouver en pleine pénurie de main-d’oeuvre les 35 000 travailleurs nécessaires? Sur quelles rivières on va les faire? Ce n’est pas des détails», a ajouté M. Nadeau-Dubois. 

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