Familier et méconnu : le goéland argenté

Par Michel Paul Côté 10:49 AM - 13 septembre 2023
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Le goéland argenté, facilement reconnaissable notamment à ses pointes noires aux ailes. Photo Michel Paul Côté

Il se reconnaît facilement: l’oiseau est blanc, les ailes grises avec une pointe noire. Le bec jaune est robuste, avec un point rouge sur les dessous. Les pattes sont rosées. Il mesure environ 60 centimètres, ce qui en fait un goéland assez gros par rapport aux autres espèces de goélands.

Il est partout. On penserait qu’un goéland est un oiseau de mer, mais ce n’est plus tout à fait  vrai. Bien sûr, il accompagne les bateaux de pêche en nombre important, souvent des centaines, se nourrissant des rejets que les pêcheurs retournent à la mer.

Mais cet oiseau a su s’adapter à tous les environnements, à tous les climats, à tous les temps. Ville, campagne, bord de mer, lacs, rivières, il s’installe et prospère partout. Sa population se porte bien et est continuellement  en légère croissance, année sur année.

Ses préférences  alimentaires sont variées: poissons, crustacés, œufs, gros insectes, oisillons d’oiseaux de mer, et détritus. Et c’est cette affection particulière pour nos détritus qui a permis à l’espèce de s’installer et de prospérer en milieu urbain, là où les dépotoirs abondent.

L’oiseau est aussi un charognard, se nourrissant volontiers des cadavres très variés que la mer lui offre lors de la période de basse mer.

Il niche souvent, mais pas toujours, en colonie. Un simple nid au sol fabriqué avec des herbes. La femelle couvre environ 28 jours, les jeunes quittent le nid peu après l’éclosion. Ils volent à environ 50 jours. Les parents les nourrissent continuellement, car l’appétit des oisillons est sans limites.

Les petits, à l’arrivée des parents, vont demander leur nourriture en attaquant littéralement le point rouge situé sous le bec du parent. Le parent ouvre alors le bec et régurgite le repas.

Le goéland argenté est intelligent et opportuniste. S’il capture des moules, au lieu de perdre son  temps à tenter de percer la dure carapace, il les laissera tomber du haut des airs sur les roches de la rive et laissera la gravité briser la carapace pour libérer sa nourriture.

Son vol est à la fois puissant et habile, lui permettant de planer, de faire du surplace, et même de reculer pour bien apercevoir sa proie et la saisir en plongeant sous la surface de l’eau. Ou même de s’immobiliser dans le vent, au-dessus d’un bateau de pêche qui relève ses filets.

Il semble profiter des déplacements d’air générés par les bateaux de croisière en mouvement pour planer pendant des heures dans leur sillage, à l’affût des rejets de nourriture. 

Et bien sûr, plus près du quotidien des citadins, il ramasse rapidement les frites qui trainent autour des poubelles des restaurants McDo. On s’en plaint, mais il fait un excellent travail pour garder propres nos lieux publics.

Ce qui est particulier chez ce goéland est l’agilité de son vol. Lors de déplacements avec les autres goélands, on se surprend qu’il n’y ait pas de collision.

Les mouvements d’ailes sont rapides, précis. Pourtant, il se transforme en ballerine en se posant délicatement à la surface de l’eau. On dirait une plume.

Ici dans Charlevoix, on l’observe partout. Dans les champs, sur les bords de rivières, autour de nos lacs, et bien sûr tout le long de la côte. Le meilleur moment pour l’observer: pendant les heures de mer basse.

Il se régale d’éperlans au printemps lorsqu’il nous arrive des États-Unis, quoiqu’une bonne partie de la population de goélands argentés demeure avec nous pendant l’hiver, fréquentant les dépotoirs et le bord de mer. Bonnes observations.

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