Vive le kiosque libre-service!

De plus en plus d’entreprises maraîchères dans la région disposent d’un kiosque libre-service. Ici, personne pour vous réclamer votre dû. Le principe, basé sur la bonne foi des consommateurs, peut surprendre, mais il fait visiblement ses preuves!

Le kiosque libre-service des Jardins de Cap-aux-Oies, bâti en 2021, se trouve à quelques mètres de l’entrée de la boutique de la Ferme Éboulmontaise. Outre les légumes et des produits lactofermentés des Jardins de Cap-aux-Oies, on y déniche des champignons frais de Rose et Lion et les produits de Lupin Fruit.

C’est la propriétaire de la ferme, Gabrielle Cadieux-Gagnon, qui a ouvert la porte à cette collaboration. « Quand Charles Emmanuel (Gagnon-Coupal, des Jardins de Cap-aux-Oies) est venu se présenter et me parler de son projet en maraîchage, je venais de reprendre la ferme. Je savais que mon père allait arrêter de faire les paniers fermiers et j’ai proposé à Charles Emmanuel d’avoir un kiosque ici pour qu’il puisse profiter de l’achalandage. De mon côté, ça me permettait d’avoir une offre complémentaire à ce que je proposais ici », explique-t-elle.

La copropriétaire des Jardins de « capo », Laurence Gareau, n’y voit que des avantages. « La Ferme Éboulmontaise est un lieu super passant, dans le village, avec une clientèle établie.  En plus, ça permet  de limiter le trafic dans le petit rang de Cap-aux-Oies… »

Les clients sont les premiers gagnants. « La personne qui vient acheter des légumes va aller chercher de la viande et vice versa! Et on considère que c’est mieux pour le consommateur, de faire juste un arrêt qui lui permettent de faire plusieurs emplettes, légumes, viande, produits transformés… », s’entendent-elles pour dire.

La Ferme des Quatre-Temps, à Port-au-Persil, est parmi les premières de la région, sinon la première, à avoir opté pour le kiosque libre-service dans la région. Les gestionnaires de la ferme, Michael Côté et Gabrielle Robidoux-Martin,  sont également copropriétaires, avec Jean-William Côté, du Jardin des Chefs, aux Éboulements, dont le kiosque libre-service a été inauguré le 8 août.

« L’avantage le plus concret, c’est qu’on n’a pas besoin de poster quelqu’un au kiosque. La main-d’œuvre est difficile à trouver et elle coûte cher. Avoir un point de service à la ferme est aussi économique et les gens prennent l’habitude de venir chercher leurs légumes. Si on oublie de remplir le kiosque un matin, on reçoit des messages! », rigole Michael Côté.

La clientèle est composée autant de locaux que de touristes qui en profitent pour croquer quelques légumes frais en regardant les agneaux gambader tout près.

Et le vol?

Des vols peuvent survenir, certes, mais le jeu en vaut la chandelle, selon les principaux intéressés. Avant de se lancer dans le libre-service, Gabrielle Cadieux Gagnon a d’abord consulté une amie, propriétaire de la ferme Poulin Turcotte à l’ile d’Orléans, qui disposait déjà d’un tel kiosque. « Elle m’avait rassurée en me disant “avant que je me fasse voler en cost ce que me coûterait de mettre quelqu’un à la boutique, ça va prendre un bon petit bout ” , explique Gabrielle Cadieux Gagnon. « Le principe du kiosque est basé sur l’honnêteté et la confiance et franchement, c’est rafraîchissant! Ça fait du bien, il y a une relation de confiance qui s’installe avec la communauté et on n’est pas déçu! On a souvent des gens qui reviennent pour mettre le 2$ qui leur manquait la veille… » , commente Michael Côté.

Au kiosque de la Ferme Éboulmontaise, l’argent sonnant est récolté deux fois par jour. » Mais il y en a peu parce qu’on a un terminal Square et les gens peuvent payer en ligne. On a aussi plusieurs abonnés qui vont simplement écrire sur une feuille leurs achats, qui seront débités de leur carte prépayée « , explique la copropriétaire Laurence Gareau.

Comme plusieurs autres dont il serait trop long de faire la liste, Guillaume Hamel Dubois, des Jardins Écho logiques, a opté pour un kiosque de service autonome. Il n’y voit que des avantages. 

“J’ai choisi cette formule pour que le monde puisse prendre leur temps et parce que ce n’est pas rentable de laisser quelqu’un sur place à temps plein. C’est le meilleur système pour que la demande soit satisfaite. Et les gens paient leur dû, voire même plus! Ceux qui paient comptant vont arrondir à la hausse” , salue le maraîcher.