Rivière du Gouffre: Katabatik fera sa part pour le nettoyage des berges

Par Émélie Bernier 9:45 AM - 26 mai 2023 Initiative de journalisme local
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Une image captée grâce à un drone. Photo Nicolas Otis, Agence Enno.

Les installations de l’entreprise Katabatik au quai de Baie-Saint-Paul ont été épargnées par les inondations du 1er mai, mais son terrain de jeux, lui, en a pris plein la figure. À quelques semaines du début prévu des activités de descente de rivière sur la malmenée du Gouffre, l’équipe se mobilise pour sécuriser certains secteurs présentement impraticables.

« La rivière est un bien collectif, elle nous appartient, mais on a une responsabilité collective aussi. Qui doit faire le ramassage? Je ne peux pas attendre la réponse. Il faut qu’on agisse. Comme équipe, on sent qu’on a une responsabilité et on va la prendre », indique Sébastien Savard, directeur fondateur de Katabatik.

La planification des interventions a débuté il y a quelques semaines déjà. « Il fallait attendre que le niveau d’eau descende pour avoir un état de la situation. Où est-ce que la rivière est sortie de son lit naturel, est-ce qu’il y a de nouveaux embranchements, c’est quoi la quantité d’arbres, de débris… Là, on l’a, l’état de situation, et il est préoccupant.»

Pour identifier les secteurs où il est le plus urgent d’agir, un pilote de drone a été sollicité. « On a pris des images de l’ensemble de nos trajets. Avec ça, on a un bon outil», ajoute M. Savard qui a fait appel à certains de ses employés et ex-collaborateurs les plus expérimentés pour une première fin de semaine de nettoyage les 27 et 28 mai.

Les images de drone donnent de bonnes indications sur les interventions à prioriser. Photo Nicolas Otis, Agence Enno.

«On ne peut pas envoyer n’importe qui faire du travail forestier. On est en train de contacter les propriétaires privés pour s’assurer des accès sécuritaires. Dans un premier temps, on va aller faire des interventions avec les arbres qui touchent à l’eau, là où c’est jugé dangereux pour la sécurité nautique. »

L’aide de la Ville sera requise par endroit, mais pas question d’attendre encore des semaines avant de débuter les opérations manuelles. «On a partagé les images que nous avons capturées avec le drone. On a eu des échanges avec la direction générale et ils sont en train de se mettre en action. Il y a des endroits où on n’aura pas le choix de déployer de la machinerie », ajoute-t-il.

La Ville salue le coup de pouce

Le directeur général de la Ville de Baie-Saint-Paul Gilles Gagnon apprécie l’initiative de Katabatik. “Toute l’aide de la communauté est bienvenue!”, lance-t-il. Mais cette aide ne veut pas dire que la Ville refile la patate chaude à une entreprise privée. “On veut assurer qu’on n’a aucunement l’intention de se désister de nos responsabilités. Ce dossier est entre plein de chaises. Si on laisse ça comme ça, ça va rester comme ça longtemps, mais ce n’est pas notre intention. Il faut juste trouver la bonne porte pour avoir la bonne réponse », indique M. Gagnon.

Il ne souhaite toutefois pas refiler la facture aux citoyens.  «En bons gestionnaires de fonds publics, je veux être certain que quand je vais dire quelque chose, je vais avoir les fonds nécessaires pour le faire et c’est ce qu’on est en train de dénouer avec les intervenants gouvernementaux. On a bon espoir d’avoir des réponses rapidement. Personne ne veut que ça reste comme ça. »

La sécurité des bénévoles et des personnes impliquées dans les corvées de nettoyage demeure une priorité. «Sébastien Savard et son équipe peuvent commencer en se concentrant sur ce qu’ils sont capables de faire. Il ne faut surtout pas que des gens se blessent”, ajoute Gilles Gagnon.

Les personnes intéressées à donner un coup de main seront invitées à le faire notamment le samedi 3 juin pour une journée de nettoyage. D’autres dates suivront. « Nous solliciterons l’aide de propriétaires pour des accès. Nous aurons besoin de volontaires, d’outils, de véhicules… », indique Sébastien Savard qui espère que les premières descentes de rivière orchestrées par Katabatik pourront avoir lieu le 10 juin comme prévu.

Il n’a qu’un conseil pour ceux qui seraient tentés de s’aventurer sur la rivière. « Actuellement, si j’ai un conseil à donner, c’est « attendez qu’on ait sécurisé les lieux, ce n’est pas le temps d’aller pagayer ça. »

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