Une grosse frousse et beaucoup de dégâts à la pourvoirie du Lac Moreau
Une photo prise en hélicoptère et acheminée aux propriétaires de la pourvoirie par le MELCCFP montre l’érosion.
Un seul barrage en territoire charlevoisien a subi des dommages lors des crues du début du mois, celui du Lac Moreau, une imposante masse d’eau sur le territoire de la pourvoirie du même nom. Le copropriétaire Harold Castonguay avoue avoir eu la frousse en ce tristement mémorable 1er mai.
Harold Castonguay arpente le territoire depuis une trentaine d’années et connaît le territoire comme le fond de sa poche. “J’aurais jamais cru voir ça de ma vie! Ça allait tellement vite… Normalement, l’eau est à 15 pieds au-dessous du pont de la Rivière Malbaie, mais là, on était rendu à 3 pieds! L’eau montait d’un pied aux 20 minutes un moment donné “, raconte-t-il.
Un garage a proximité de la rivière a dû être évacué de toute urgence. Le poste d’accueil n’a pas été touché, mais plusieurs portions de chemin ont été endommagées.
Assez tôt dans la journée du premier mai, le drapeau rouge a été levé du côté du barrage Moreau.
“Au barrage, ça coulait de partout, sur le côté, par en dessous… J’ai appelé mon répondant au ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), il a transféré ça au centre hydrique. Ils sont venus voir en hélicoptère. C’était urgent de savoir s’il allait tenir”, raconte M. Castonguay.
La Direction générale des barrages a rapidement activé son plan de mesure d’urgence pour le barrage ” en raison de l’érosion importante sur les ailes du barrage Moreau, notamment en rive droite où une partie de l’aile droite s’est affaissée. “
Difficile de savoir quel impact une rupture du barrage aurait pu avoir. ” On n’ose même pas l’imaginer, mais le Lac Moreau est le plus gros lac du secteur. C’est une méchante masse d’eau. Il se décharge dans la Rivière Malbaie. J’imagine que c’est à Clermont qu’il y aurait eu un vague… “
Le MELCCFP a déployé en milieu de semaine dernière équipe et équipements pour réparer la structure. Les travaux ont débuté jeudi dernier.
Harold Castonguay salue d’ailleurs la collaboration du ministère, de la MRC de Charlevoix et de la Sécurité publique.
Le ministère paiera pour ces travaux, mais le coût des nombreux dommages sur la pourvoirie devront être, dans un premier temps, assumés par les propriétaires.
” On a beaucoup de bris sur notre réseau routier, mais autant la MRC que la Sécurité publique nous ont rassurés qu’ils vont nous aider. On a de la machinerie pour faire les réparations, ça aide. ”
Il estime à une semaine la durée des travaux de première nécessité pour permettre l’accès à tous les chalets de la pourvoirie. ” On met quatre employés là-dessus durant notre période d’ouverture. On était déjà dans le ” rush “, c’est un surplus qui est difficile… ” concède le propriétaire. La saison n’est toutefois pas compromise et les premiers clients sont accueillis pour la saison.
“Le monde est capable de monter à l’auberge, mais des chalets ne sont pas accessibles. On va prendre des photos, commencer à réparer…Normalement, les nuitées en chalet ouvrent mercredi. Est-ce que tout sera accessible? C’est à voir, mais y’a un endroit on ne trouve même pas le ponceau…”
Harold Castonguay, qui a siégé sur le conseil d’administration de la Zec des martres durant 20 ans, dont 15 à titre, a toutefois une pensée pour ses voisins de la Zec des Martres.
“Je n’ai jamais vu des dégâts comme ça . Je suis allée voir, j’ai fait des entrées, j’ai parlé avec la directrice pour la prévenir Linda Desrosiers de ce qu’elle allait trouver… Ils sont plus affectés que nous encore.”
Devant tous ces dommages matériels, M. Castonguay tient surtout à exprimer son soutien aux familles des deux victimes de l’inondation. ” Les pertes de vie humaine, c’est beaucoup plus grave que ce qu’on vit… “
