La grange Bhérer pourrait être démolie

Par Dave Kidd 5:01 AM - 18 novembre 2022
Temps de lecture :

Le paysage de Cap-à-l’Aigle pourrait bien perdre un autre morceau de son histoire. La grange Bhérer ,  connue aussi sous le nom de grange-étable Bhérer ,a besoin de travaux et les propriétaires ne savent plus vers qui se tourner pour obtenir de l’aide pour la réparer.

Le bâtiment a été construit il y a près de 200 ans, mentionnent les propriétaires. « En 1979, un toit de chaume a été posé sur la partie avant de la grange. Le projet avait été réalisé avec l’aide d’héritage Canada. Des Américains alors plus nombreux à passer l’été à Cap-à-l’Aigle avaient les contacts pour boucler le financement de ces travaux », se souvient très bien Claire Bhérer qui aura 96 ans le 24 novembre.

Les photos d’époque sont tirées d’un album de Claire Bhérer

La grange-étable avait été construite, à l’époque, pour l’élevage des animaux et tasser le foin pour les nourrir. Les derniers animaux sont sortis du bâtiment depuis 1987. De nombreux instruments aratoires reposent dans la structure qui a nettement besoin d’une forte dose d’amour.

Une toile avait été installée sur la partie avant de la toiture. Le défunt Centre local de développement de la MRC de Charlevoix-Est avait aidé pour cette opération. Les forts vents qui soufflent sur cette partie de La Malbaie ont eu raison d’elle. « Sans aide, on va la démolir » laisse tomber la nonagénaire qui a été la dernière postière du bureau de poste de Cap-à-l’Aigle.

Claire Bhérer raconte que « c’est un spécialiste de la France qui avait dirigé l’installation du toit de chaume et que la paille utilisée provenait du Manitoba. Un homme de Québec avait construit une chaufferie pour chauffer le toit pour les besoins des travaux ».

Le bâtiment avait aussi été endommagé lors du passage des restants de l’ouragan Irène en 2011

Pour elle, la grange familiale fait partie « du patrimoine. C’est un héritage qu’on souhaite laisser ». Elle et sa fille Suzanne comptent s’adresser au conseiller municipal du secteur pour obtenir de l’aide ou à tout le moins des pistes de solution.

Bâtiment patrimonial

La Ville de La Malbaie a cité la grange-étable « bâtiment patrimonial » en 2006.

Au ministère de la Culture et des Communications on signale que « la grange-étable Bhérer présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Celle-ci est un exemple hâtif d’un type de bâtiments agricoles qui apparaît à partir du milieu du XIXe siècle au Québec, soit la grange-étable ».

« L’encorbellement qui surplombe une partie de la façade et la technique d’assemblage des angles du carré en pièce sur pièce sont typiques des pays germano-scandinaves. En porte-à-faux sur le côté sud, l’encorbellement ou abat-vent est associé à la partie « étable » du bâtiment qu’il surmonte, et sa projection protège les deux entrées de la portion du bâtiment où circulent les animaux », écrit-on également.

Toujours selon le ministère de la Culture et des Communications, la grange-étable Bhérer est un témoin de l’immigration allemande au Québec et des transferts de savoir-faire qui accompagnent les mouvements de population.

« L’établissement d’immigrants allemands au Québec commence à la fin du XVIIIe siècle. C’est dans ce contexte que l’Allemand Hans Georg Bhürer (1791-1844) arrive au Canada vers 1817 avec sa femme, Graft Mullin, et leurs enfants. Il s’installe dans Charlevoix quelques années plus tard, à l’exemple de plusieurs compatriotes. Comme la plupart des habitants de la région, Bhürer pratique une agriculture de subsistance. Il construit une grange-étable vers 1840 », mentionne-t-on aussi.

Partager cet article