Des goélettes sauvées «in extremis»

Tout un défi technique attend les «sauveurs» des goélettes du Musée maritime de Charlevoix. Maintenant que les fonds sont confirmés par Québec, le travail commence déjà.

Dès lundi, des équipes du Groupe Océan commenceront un chantier à Saint-Joseph-de-la-Rive, dans la cour de l’institution muséale. Ce chantier prendra place quelques jours après la confirmation de Québec que 5 millions $ sont donnés à la cause du musée. 100 000$ de ce montant serviront dès maintenant.

Le temps pressait, soutient Manon Lavoie, technicienne en architecture navale et porte-parole du Groupe Océan dans ce projet. L’entreprise charlevoisienne spécialisée en réparation de navire et d’infrastructure maritime doit d’abord sécuriser ce qui existe déjà.

L’abri du Saint-André sera solidifié. L’objectif est de compléter en un mois ces travaux de «consolidation» de la structure déjà existante. «Les intempéries comme la neige et la pluie sont ce qui affecte le plus les goélettes et les abris. On va alléger le poids que subira la structure cet hiver avec ces travaux d’urgence. Il était temps de procéder. Nous sommes chanceux, peu de neige est tombée pour l’instant», soutient Mme Lavoie.

Une fois l’abri sécurisé, l’urgence sera moindre. Un appel d’offres sera lancé pour compléter le reste du chantier de restauration et de sauvegarde des goélettes une fois qu’elles auront séché sous leur nouveau toit. Des plans sont d’ailleurs déjà prêts au Groupe Océan. Des travaux de restauration passeront par un appel d’offres.

Le Jean-Yvan et le Marie-Clarisse seront couverts. Avant d’intervenir avec des travaux, les cinq à sept ans pourraient devoir s’écouler.  7,2 millions seront en tout nécessaires pour réaliser le chantier de sauvegarde. Des nouvelles sont toujours attendues à ce jour du côté du gouvernement fédéral.

Roy Rayside, architecte en chef du groupe Rayside-Labossière, était aussi présent lors de l’annonce de samedi.  Il soutient que sa firme a été plus utile que pour le simple dessin de l’abri des goélettes aux airs modernes de Saint-Joseph-de-la-Rive.

«Nous avons aussi travaillé avec les élus, le ministère. Il fallait vraiment s’assurer que tout soit clair et appuyer avec des constats les besoins des goélettes. Nos équipes ont monté les documents. C’était un gros défi dans les quatre dernières années. Il y a eu beaucoup d’aller-retour entre le musée, nous, et les bureaux des élus», témoigne M. Rayside.

Finalement, Émilie Foster ne cache pas son soulagement après la visite de sa collègue ministre de la Culture et des Communications, Nathalie Roy. C’est une page tournée, alors qu’il s’agissait du premier dossier qu’elle avait déposé sur son bureau à son entrée en poste comme députée de Charlevoix-Côte-de-Beaupré en 2018.

Comme le Musée maritime de Charlevoix est seul dans sa ligue, il était difficile d’accorder des fonds au projet dès son dépôt de candidature pour une aide financière, réitère-t-elle.

«C’est unique ce qui se fait ici. La protection du patrimoine fluvial est un élément nouveau. J’y travaille depuis novembre 2018 et ça a été complexe. Il n’y avait pas de programme qui cadrait à cela. Malgré tout, on a décidé d’accorder les sous, car l’avenir des goélettes et de notre patrimoine maritime en dépendait», lance Mme Foster au journal.

Les prochains dossiers à l’agenda seront l’appel d’offres de la Maison des Aînés de Saint-Hilarion, le dossier du Parc de la Côte-de-Charlevoix et la question des ambulanciers et de leur horaire à faction.