Reconfinement et violence conjugale : la Maison La Montée est prête en cas de débordement

Par Karine Dufour-Cauchon 8:11 AM - 18 janvier 2021
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Diane Néron, directrice générale de la Maison La Montée depuis avril. Courtoisie

Virus ou couvre-feu, rien n’empêchera la Maison La Montée de protéger les femmes victimes de violence conjugale. Entretien avec la nouvelle directrice générale Diane Néron qui doit maintenir un service essentiel de la Côte-de-Beaupré jusqu’à Forestville.

Si vous vous sentez en danger, le couvre-feu n’est pas une raison pour demeurer dans un foyer violent. C’est le message que lance la Maison La Montée, organisme qui vient en aide aux femmes qui vivent de la violence conjugale. Elle fait ainsi écho aux paroles de la vice-première ministre Geneviève Guilbault.

Au printemps, lors du premier confinement, la dg Diane Néron rapporte que les demandes d’aide avaient subitement cessé. Les situations de violence conjugale ne s’étaient pourtant pas évaporées par magie. La crise accentuait l’isolement des victimes. Avec le couvre-feu, ce silence radio des victimes ne doit pas se reproduire.

«C’est la même situation dans toutes les maisons d’hébergement. Après le confinement, en début d’été, le téléphone a recommencé à sonner. Aujourd’hui, couvre-feu ou non, ces femmes-là peuvent avoir recours à nos services et il faut qu’elles le fassent. La Sûreté du Québec est au courant et est très ouverte. Le message est clair: les ressources sont là et il n’y a pas de couvre-feu qui va venir enlever cela », déclarait-elle une semaine après le durcissement des mesures.

90% des places occupées

En janvier, presque l’ensemble des places disponibles pour l’hébergement étaient occupées dans Charlevoix. «La demande est forte. Tout est en œuvre pour que le service continue malgré la crise sanitaire», insiste-t-elle.

La Maison La Montée peut compter sur des alliés dans la ville de Québec au cas où elle ne parviendrait plus à répondre à la demande.

«On fait partie d’un regroupement de maisons avec Québec, donc on se parle entre nous. On ne l’a pas fait encore, mais s’il le faut, je peux envoyer des femmes à Québec. Nous avons eu des argents de la part du gouvernement. Nous avons donc trouvé de l’hébergement alternatif, en collaboration avec des hôteliers de la place. Si jamais on déborde, on a des «plans B». Je suis correcte pour répondre à la demande pour le moment», estime la directrice.

Jusqu’à présent, le virus n’est pas entré dans la résidence. Il faut continuer dans ce sens, mais il est difficile de maintenir sa garde.

«Le plus difficile est de faire respecter les mesures. C’est un milieu de vie. Les femmes demeurent parfois jusqu’à trois mois. Ce qui est le plus difficile, c’est le respect de tout cela, la distanciation, etc. On a fait des groupes pour les repas, on doit gérer différemment les accès aux espaces communs comme le salon, la salle à manger, les salles de bain. On essaie de faire des groupes pour que ça demeure sécuritaire» termine la responsable.

Un texto pour sauver sa peau

Les moyens d’aider les femmes à s’extirper d’un foyer violent ont évolué avec les technologies de l’information. Pour celles qui seraient dans l’impossibilité de téléphoner et parler à haute voix, un service de messagerie texte existe avec la Maison La Montée de La Malbaie.
Voici l’ensemble des coordonnées des différents services :

Pour rejoindre le service téléphonique de la Maison La Montée : 418-665-4694
Pour rejoindre la Maison La Montée par texto : 418-324-4694
Pour une écoute 24/7 : 1 800 363-9010
Pour tout appel urgent : 911

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