Le printemps est arrivé…

Par Dave Kidd 23 mars 2016
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Le printemps est finalement arrivé. Non; loin de moi l’intention de vous parler de mon incroyable envie de frapper une « Titleist » au milieu d’une luxuriante allée d’un terrain de golf. C’est plutôt le doux réveil de la passion d’une région qui m’allume en cette semaine pascale. Une résurrection, quoi? 

C’est que Charlevoix au boulot! marque à sa façon le début de la période d’activités la plus intense et je m’inquiétais au sujet de la foire de l’emploi. La force des médias sociaux lui est rentrée dedans ces dernières années. Mais les chiffres, cette année, viennent prouver que rien ne remplacera le contact humain, direct. Plus d’emplois étaient offerts, plus d’entreprises étaient présentes et plus de participants se sont pointé le bout du nez. Plus de 100 personnes à l’heure ont foulé le parquet du centre de loisirs de Saint-Hilarion. 

Les employeurs que nous avons rencontrés ne regrettaient aucunement leur investissement, autant en temps qu’en argent. Plusieurs ont fait remarquer que moins d’étudiants sont passés devant les 42 kiosques. Les candidats savaient exactement à quel endroit se diriger pour tenter de dénicher l’emploi convoité.   Personne ne peut dire que les quelque 50 000 $ allongés par Emploi-Québec pour tenir cet événement ne sont pas bien investis.  

Cela dit, plusieurs compagnies sont reparties sans « coup de cœur ». Le bassin de main-d’œuvre spécialisée demeure une grande préoccupation. Le milieu de la restauration n’est pas plus facile ici qu’à Québec. Le recrutement d’un cuisinier est vraiment difficile.  Dans certains cas, aucun CV n’a été déposé. La distance à parcourir pour atteindre un lieu de travail devient un facteur préoccupant qui complique la tâche aux entreprises. 

Cette journée donne comme indication que 654 personnes ont le goût de travailler dans Charlevoix, voilà un nombre important. Tous n’auront pas trouvé un nouvel emploi. Au moins, ils ont le mérite d’avoir eu le courage et la détermination d’essayer d’améliorer leur sort. Le courage parce qu’un face à face devant un futur employeur, c’est stressant. Encore plus lorsqu’on est au su et au vu de tous… 

Et si Charlevoix se mettait au boulot 
Les entrepreneurs d’ici travaillent fort parce qu’ils n’ont pas vraiment le choix. Les lois du marché étant ce qu’elles sont, il est préférable de regarder dans le rétroviseur pour savoir qui s’approche que de regarder les fesses de celui qui se présente devant nous.  Dans le secteur privé, les gens n’attendent pas le gouvernement pour bouger, ils agissent avant. Si un programme d’aide s’avère intéressant, ils le saisissent en passant. La croissance ne passe pas par l’État. 

Dans le monde municipal ou corporatif, c’est une toute autre histoire. Pas d’argent signifie : pas de projet. Pas de projet implique qu’il n’y aura pas d’avancement. Donc on recule ! Québec ou Ottawa doivent nous aider sinon, moment de panique et l’inévitable conférence de presse pour crier haut et fort que ça va mal.   Quand décidera-t-on qu’il faut casser ce moule-là? 

Si un projet n’obtient pas d’aide, il faudrait avoir l’honnêteté et l’humilité  de se poser les vraies questions. Si personne ne veut embarquer, c’est qu’il y a peut-être des éléments autres que l’argent en cause. De l’argent pour les projets porteurs, il s’en trouvera toujours que vous soyez bleu, rouge, vert, orange ou l’ensemble de ces couleurs!

Ce qui devient fascinant ici, c’est notre patience. Règle générale, il faut au moins 10 ans dans Charlevoix pour convaincre les politiciens d’accepter une demande. L’implantation du Casino et du Centre d’études collégiales, la création du parc national Hautes-Gorges et, mon préféré, la cession des quais de Pointe-au-Pic et de Cap-à-l’Aigle en sont de beaux exemples.  

Le Temps d’une paix, c’est le nom d’une émission de télévision qui a été très populaire. Il ne faudrait pas que ce soit une façon de faire à vie. Il faudrait bien être plus agressif dans la présentation et la mise en marché de nos projets. Plus agressif veut dire arriver avec un projet étoffé et bien ficelé qui démontre des gains significatifs. Plus agressif, c’est aussi éviter les inutiles sorties médiatiques qui envoient le message qu’on est des « chialeux » pour tout et pour rien. Des experts sont payés pour surveiller les régions et ce qui s’y dit. Un rapport de force, ça se crée, mais ça se perd aussi. Mais dans le fond, quel est vraiment notre rapport de force?  

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