Le nouveau Charlevoix Inc.

Par Dave Kidd 10 février 2016
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La cuvée 2016 des lauréats du Gala Charlevoix reconnaît se caractérise par sa fraîcheur.  Une nouvelle génération prend sa place.  
Et prendre sa place, c’est difficile. Ça exige beaucoup d’efforts et commande l’investissement de bien du temps. Quand je m’arrête à penser à la réussite d’un entrepreneur, les mêmes images m’apparaissent. Je me remémore mes premières entrevues avec André-Marie Simard, de Simard Suspensions, qui conçoit le TTT (tracteur tout terrain) qu’il veut vendre au Congo. L’affaire est loin d’être faite, mais il persévère.  
Je revois aussi Rock Boulianne, de Solugaz, qui fait tout pour vendre son propane, alors que sa compagnie loge dans de modestes installations. Il arpente le comté avec son pick-up. Je repense aussi à Maurice Dufour, agronome à l’époque, qui s’enflamme lorsqu’il me parle du fromage qu’il va produire. La première pastille du Migneron n’est pas encore vieillie que déjà ses yeux brillent.  
Passion et détermination. Voilà le carburant qui animait ces trois développeurs. C’est ce que j’ai revu cette semaine. Des gagnants qui oublient de compter les heures et qui se sacrifient pour d’abord s’implanter, puis réussir. En voyant Anthony Dufour, de Tony et Charlo, après avoir reçu son honneur, je lui lance à la blague : « Tu es devenu une légende ». Il me répond du tac au tac : « Ça va arriver quand je vais pouvoir me prendre un salaire chaque semaine! »   
Cette réponse, je l’adore. Elle confirme son désir d’aller encore plus loin et qu’il n’a surtout pas l’intention de baisser les bras. La croyance populaire alimente, à tort, que les jeunes ne possèdent pas ce goût de s’investir et de se dépasser. Prenez 15 minutes et aller prendre un café ou une bière en sa compagnie. En jasant avec lui, vous constaterez que son énergie aura le même effet sur vous que si vous avaliez une boisson énergisante!  
Dominic Bergeron, du Camping au bord de la rivière, était aussi très heureux de voir ses efforts des trois dernières années être récompensés. Son camping est plein. Il a acheté le motel et le restaurant. Bien oui, il a dit qu’il avait acheté « des rallonges chez Costco ». Puis après? C’est un entrepreneur qu’on a honoré, pas un spécialiste des relations publiques! L’euphorie du moment lui a certainement fait échapper cette déclaration. C’était maladroit, j’en conviens, mais qui dans cette salle n’a jamais acheté un produit à Québec? Son discours teinté de sincérité traduisait le message d’un gars vraiment heureux. Et entre vous et moi, une petite controverse dans un gala, ça fait du bien. Ça garde les convives conscients et alertes.  
Parlant des convives, l’assistance était plus jeune cette année. 
La Chambre de commerce peut se vanter d’avoir réussi son virage jeunesse. Les Marie-Josée Lavoie, Audrée Bélanger et Clément Turgeon, Cynthia Gaudreault et tous ceux qui prennent leur place et que j’oublie ou ne connais pas étaient présents. Leurs idées et leur goût du risque se veulent franchement notre meilleure arme pour contrer la morosité et l’anémie économique qui nous a frappés. 
Bravo mon chum 
Mon vieux chum René Bélanger a reçu un bel hommage. Je suis content pour lui. C’est un cr… de bon gars! C’est rare, sans doute une première, qu’un animateur de radio obtienne pareil honneur de la part des gens qui se tournaient vers lui pour améliorer leur chiffre d’affaires. Je l’ai souvent vu faire beaucoup plus que les indications stipulées aux contrats. Il s’est donné pour les annonceurs et le public.  Cet hommage, tout comme la médaille de l’Assemblée nationale qu’il recevra, sont mérités pour Monsieur B. « Son » Richard Séguin lui a aussi dit de bons mots. Si seulement tu pouvais, René, obtenir une « Double vie » pour que tu puisses nous revenir en ondes! 

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