L’heure juste sur la fusion

Par Emelie Bernier 13 mai 2014
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La firme Raymond Chabot Grant Thornton est officiellement mandatée par la Chambre de commerce de Charlevoix afin de mener une analyse d’impact sur un éventuel regroupement des 2 MRC du territoire.

 

Vendredi, les élus charlevoisiens ont eu vent de la démarche sur les ondes de CIHO, ce qui a causé la surprise et semé un émoi relatif. « On aurait aimé que ça sorte autrement, que les élus obtiennent l’information directement de la source au présent, non pas au conditionnel ou au subjonctif passé », lance Julien Dufour qui a eu l’occasion de remettre les pendules à l’heure avec les deux préfets en préambule de l’annonce officielle mardi matin. « En aucun cas, notre démarche se veut un jugement de quelque nature que ce soit sur le travail de deux MRC qui sont très proactives. La démarche va se faire en parallèle», précise le président de la Chambre de commerce.

 

La question de la fusion des MRC n’est pas nouvelle et la Chambre de commerce considère qu’il est de son mandat de « susciter la réflexion de façon à favoriser un développement économique régional dynamique», a insisté Julien Dufour, ajoutant que Charlevoix en est à une étape décisive de son développement.

 

« C’est une étude qui traîne sur les planches de la chambre de commerce depuis une dizaine d’années. Tous les présidents qui m’ont précédé le savent! Ce n’est rien de malin, c’est une étude! Quoi qu’on en dise, le temps est particulièrement propice. La population décline, vieillit. Le revenu personnel par habitant est à la queue du palmarès. Il faut se questionner, se positionner, et la chambre ne peut pas se positionner actuellement sur le bien fondé ou pas d’une fusion totale ou administrative.  L’étude nous le permettra», poursuit Julien Dufour. Durant son mandat de députée et première ministre, Pauline Marois avait cautionné le projet, mais avait exigé que celui-ci ne soit pas rendu public avant les élections de par la sensibilité du sujet.  Mme Marois a aussi aiguillé la chambre de commerce afin qu’elle puisse réunir les argents nécessaires, ce qui permet d’obtenir cette étude à « coût nul pour la chambre et l’ensemble des citoyens». L’étude coûtera 44 000$  dont  32 000$ parviendront du Bureau de la Capitale-Nationale, 5000$ du ministère des affaires municipales et de l’Occupation du Territoire, 2000$ du budget discrétionnaire de Pauline Marois et un crédit de visibilité publicitaire d’une valeur de 5000$ sera offert à la firme RCGT pour compléter le montage financier.

 

Nicolas Plante, associé chez RCGT, agira à titre de mandataire et chargé de projet. Le travail débutera de façon imminente pour un dépôt de l’étude à l’automne. «La participation des MRC va être primordiale. Il faut comprendre que ce n’est pas une fusion forcée, mais une étude pour voir si ça vaut la peine ou non. On est indépendant  dans le processus. Il y a l’aspect démographique qui est important et aussi celui de la gouvernance régionale. Est ce que je me bats avec mon voisin pour développer l’économie régionale? C’est un questionnement d’actualité », avance M. Plante.

Il ne croit cependant pas que le gouvernement en viendra à imposer de telles fusions. «Avec ce que les fusions forcées ont donné, je ne crois pas. Mais quand ça vient de l’interne, du politique et qu’il y a des avantages, c’est valable. Une fois que l’étude sera déposée, elle sera remise aux élus et c’est eux qui décideront ce qu’ils en font », conclut M. Plante.

 

Les citoyens seront invités à se prononcer en cours de processus au moyen d’un sondage populaire.

 

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