Nouveau Sentier Georges Gauvin au parc des Grands-Jardins: Le fruit grandiose du combat

Par Emelie Bernier 22 mai 2013
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Georges Gauvin se souvient avec un sourire dans la voix des efforts qu’il a dû faire pour convaincre ses supérieurs et ses collègues de faire des Grands-Jardins de Charlevoix un parc national. Un sentier en son nom honorera sa ténacité, qui a visiblement porté fruit.

 

C’est avec une « heureuse surprise » que Georges Gauvin, qui vit sont 96e printemps, a appris qu’un sentier porterait son nom, dans le secteur du lac Arthabaska. «Quand je suis arrivé au gouvernement comme ingénieur forestier à l’automne 1966, je ne connaissais pas les Grands-Jardins, mais quand je les ai découverts par l’entremise d’un copain, je suis tombé en amour avec cet endroit », explique-t-il.

 

«Jusqu’en 1968, il y avait le Club Hume Blake, qu’il avait créé pour s’accaparer d’un territoire de pêche et chasse. Ils sont partis quand il n’y a plus eu de caribou. Je ne sais pas pourquoi on lui a consacré un monument. Selon moi, il ne mérite pas d’honneur », lance, avec la passion des écolos,  cet amoureux de la nature qui a vécu de près l’épisode de réinsertion des caribous et leur difficile combat pour la survie.

 

Nancy Bolduc, directrice des deux parcs gérés par la SÉPAQ dans Charlevoix, a découvert en Georges Gauvin une vraie mine d’informations sur la genèse tant du parc des Grands-Jardins que celui des Hautes-Gorges. «C’est un homme qui a été très engagé dans plusieurs causes. Il était là au début des parcs, il « trippait » sur le milieu. À force de cogner à des portes, de prendre des photos, d’insister, il a réussi!  Convaincu, il a su être convaincant», explique-t-elle. Il a notamment agi comme guide bénévole pendant des années. «Je me suis institué guide naturaliste, j’ai fait de la publicité par la radio pour annoncer mon activité et durant cinq ans, j’ai guidé bénévolement des groupes, sept jours par semaine, alors que je venais de tomber à ma retraite. J’avais le parc à cœur », se remémore-t-il.

 

Un sentier portera son nom, pour souligner cet engagement exceptionnel. «Il fallait le reconnaître et en nommant un sentier à son nom, on va garder cette histoire vivante, de la même manière qu’on a des chalets Benjamin Girard, Thomas Fortin…Sa mémoire va rester dans le parc pour toujours », explique Mme Bolduc. Le sentier en question devrait pouvoir être arpenté par les visiteurs du parc d’ici quelques années. 

 

« Je suis fier qu’un sentier porte mon nom, mais je suis surtout fier de voir qu’il y a des gens aujourd’hui qui sont fiers de leur parc! C’est une grande satisfaction de me retrouver parmi une équipe enthousiaste, passionnée», commentait le nonagénaire au lendemain du 7 mai, journée où il a appris l’heureuse nouvelle en présence des employés du parc. Georges Gauvin a déjà hâte de pouvoir fouler « son » sentier. «Je vais y aller, marcher ce sentier, même si je suis obligé de marcher à genoux ! Je leur ai dit de faire une belle job! », conclut-il avec un éclat de rire.

 

 

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