Sécurité civile : les MRC réaliseront un plan de gestion des risques

Par Dave Kidd 12:29 PM - 14 mai 2024
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L’enquête publique de la coroner est entrée dans la phase des recommandations

Les MRC joueront un rôle accru en matière de sécurité civile. Ce sont elles qui sont ciblées pour la mise en place d’un plan de gestion de risques de sinistre. Cet élément se retrouve dans le projet de loi 50 sur la sécurité civile.

C’est ce que Marc Morin, directeur de l’analyse et des politiques en sécurité civile au ministère de la Sécurité publique, a révélé à l’enquête publique sur le décès des deux pompiers de Saint-Urbain.

Il a expliqué que le schéma de sécurité civile n’a jamais été activé « parce que les risques sont évolutifs. Ce n’était pas la meilleure approche. Dans projet de loi 50, la démarche est plus souple et plus dynamique sur la gestion des risques et l’amélioration continue », a-t-il témoigné.

« Beaucoup d’éléments dans les schémas d’aménagement du territoire permettent déjà d’avoir une vision globale du territoire. Il y a déjà des liens avec la sécurité civile dans le but d’avoir une meilleure réponse aux sinistres », indique aussi Marc Morin qui mentionne que cette disposition du projet de loi ne « ne réinvente pas la roue ».

Cela dit, les municipalités demeurent les premières responsables en matière de sécurité civile. « La loi les obligerait d’emblée d’avoir un plan de sécurité civile. Plus on a d’informations sur les risques, on doit se préparer à y faire face », a-t-il aussi précisé.

Sur la difficulté de mettre en place le plan municipal de sécurité civile, comme Saint-Urbain l’a expliqué faute de personnel, Marc Morin reconnaît qu’il s’agit d’un défi. « On propose des approches comme la mise en commun avec d’autres municipalités et des ententes avec des entreprises. La responsabilité appartient à la municipalité. On encourage la mise en commun avec d’autres », a-t-il aussi indiqué.

Le projet de Loi sur la sécurité civile visant à favoriser la résilience aux sinistres et modifiant diverses dispositions relatives notamment aux centres de communications d’urgence et à la protection contre les incendies de forêt a été présenté en janvier.

Avant le directeur de l’analyse et des politiques en sécurité civile au ministère de la Sécurité publique, André Bourassa, vice-président intérimaire de la Fédération québécoise des intervenants en sécurité incendie a été entendu pour le volet des recommandations.

« On doit partir de la base avec les jeunes pour inculquer une culture de sécurité civile et de santé et sécurité au travail », a-t-il déclaré après avoir dit qu’une « volonté politique d’accorder des budgets est nécessaire ».

Il recommande aussi d’adopter des ententes d’entraide hors MRC pour des situations particulières. André Bourassa avance aussi que beaucoup de municipalités ne sont pas conformes aux exigences de Québec et que la remise sur les rails d’un schéma de couverture en sécurité civile serait un pas dans la bonne direction. Ce projet a été mis de côté étant donné l’ampleur de la tâche à accomplir, a-t-il dit.

Munir les pompiers d’un système GPS serait aussi un ajout important, continue André Bourassa.

Sur la nécessité de savoir nager pour un pompier, il estime que c’est la base pour les pompiers qui effectuent du sauvetage nautique. Il l’avait d’ailleurs exigé dans un service qu’il dirigeait bien avant que les événements du canal Lachine et de Saint-Urbain ne se produisent.

Dans un échange avec Me François Bilodeau de la CNESST, il a été question des motivations d’un pompier à intervenir. « L’aspect héroïque du métier de pompiers influence-t-il la vision tunnel », a demandé l’avocat. « Ça n’existe plus. Les pompiers pensent à leur sécurité. On devient une partie du problème si on dépasse une limite. L’uniformité de la capacité d’intervention est importante entre les équipes d’un service incendie », a expliqué André Bourassa.

Sur la vision tunnel (concentration sur un seul élément plutôt que l’ensemble) il a mentionné qu’un superviseur ou une personne en retrait a une meilleure vision. « La personne au poste de commandement a une vision globale. Il n’est pas rare de voir une autre personne derrière qui regarde l’ensemble de la scène. Dès qu’on sort de nos habitudes, c’est doublement important d’avoir une personne derrière sans qu’elle soit la gestionnaire de l’événement », a-t-il expliqué.

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