Pompiers décédés : pas d’ordre d’aller sur l’eau

Par Dave Kidd 12:46 PM - 17 avril 2024
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Le directeur du Service incendie de Saint-Urbain n’aurait pas donné l’ordre à Régis et Christopher Lavoie de mettre l’Argo à l’eau et de procéder à l’évacuation des résidents du 5 route 138.

C’est ce que la pompière Alexandra Simard a raconté à la coroner Andrée Kronström qui préside une enquête publique sur le décès des deux pompiers morts en service le 1er mai 2023.

« Cédric a dit de l’apporter (l’Argo), mais n’a jamais donné l’ordre de partir avec. En plus, ils n’avaient pas de corde avec eux », a relaté la pompière qui avait été réquisitionnée par le directeur des travaux publics pour aller aider aux recherches terrestres après la disparition de deux hommes .

Dans son témoignage elle a aussi dit que Cédric avait contacté les résidents du 5 route 138 pour leur demander d’évacuer leur résidence. ” Il était émotif, mais gardait la tête froide », s’est-elle souvenue.

Le pompier Jonathan Duval a aussi indiqué que le 1er mai, il a du porter assistance au directeur incendie qui s’est retrouvé en fâcheuse position avec son véhicule alors qu’il tentait d’intervenir auprès d’une équipe d’Hydro-Québec qui n’avait pas pris la bonne direction.

Cédric Chatigny doit témoigner cet après-midi tout comme Luc Dufour directeur des travaux publics de Saint-Urbain

Les pompiers qui ont témoigné, mercredi matin, ont tous confirmé qu’ils étaient en mesure d’exercer un droit de refus d’un ordre qu’ils jugent dangereux pour leur santé et sécurité. Ils ont aussi confirmé que leur service ne possédait pas l’équipement ni de plan pour intervenir lors d’inondations.

La troisième journée de l’enquête publique a débuté par l’écoute d’une bande audio des communications entre le Centre d’appels d’urgence Chaudière-Appalaches (CAUCA) avec les pompiers de Saint-Urbain et d’autres services sécurité incendie.

La bande audio était en fait un résumé des échanges avec les pompiers dès les premiers appels confirmant que les pompiers étaient tombés dans les eaux.

On entend des pompiers de Saint-Urbain se déplacer vers le rang Saint-Laurent entre autres pour l’opération de sauvetage. Le service de L’Isle-aux-Coudres a été demandé en assistance, mais il répond par la négative ne pouvant pas traverser faute de traversier.

La description des habits de combat des disparus est aussi fournie à la Garde-côtière canadienne qui envoie un bateau en partance de Tadoussac en renfort. Des pompiers de Baie-Saint-Paul sont aussi postés sur le pont Leclerc pour de la surveillance.

La répartitrice d’urgence de CAUCA confirme aussi que toutes les ressources gouvernementales sont avisées de la situation.

La déclaration du pompier Philipe Dorval faite à la Sûreté du Québec a eu force de témoignage. L’enquêteur Maxime Nolet a lu la déclaration. Il est notamment intervenu avec Jonathan Duval pour des inondations dans le secteur villageois. C’est lui, le 3 mai, qui a vu des points fluorescents le long de la rivière du Gouffre qui ont ensuite mené les sauveteurs à la récupération d’une des victimes.  « J’ai avisé Cédric pour avoir des jumelles. Il m’a envoyé la SQ », a-t-il raconté à l’enquêtrice qui a recueilli son témoignage.

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