« Paquet l’anartiste » : le peintre aux grands ciels dévoilé

Par Jean-Baptiste Levêque 12:00 PM - 13 avril 2024
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Gaétan Lavoie, auteur du livre « Paquet l’anartiste », et le peintre Guy Paquet. Photo courtoisie

On connait Guy Paquet pour ses grands ciels, dominant des paysages que l’on associe bien souvent à la région de Charlevoix. Après 50 ans de carrière et près de 4 000 œuvres, le peintre fait l’objet d’un livre d’art, Paquet l’anartiste, et d’une exposition hommage à la Galerie d’art Iris.

Guy Paquet et Gaétan Lavoie s’apprivoisent « depuis un très long moment », selon ce dernier, à la fois auteur et éditeur du livre Paquet l’anartiste.

« Comme tout le monde, je connaissais davantage Guy pour ses œuvres de paysages. Et j’avais déjà vu lors de nos rencontres chez lui, il y a 15 ans, quelques œuvres de type très engagées, des œuvres avec beaucoup d’humour, que je ne voyais nulle part. Je sentais qu’il n’y avait qu’une seule partie de cet être-là qui était connue publiquement », se souvient-il.

En 2022, à Petite-Rivière-Saint-François, les deux hommes discutent de l’œuvre « considérable » du peintre. « Je lui ai dit : il me semble qu’il serait temps qu’il en reste quelque chose. Puis, en quelques minutes, on a décidé que j’allais publier quelque chose que je n’imaginais pas aussi prenant et important », raconte l’auteur.

Durant 18 mois, Gaétan Lavoie apprend à mieux connaitre l’homme derrière le peintre. « C’était toujours assez informel nos discussions, parce qu’il y a entre lui et moi une facilité de contact. Alors je ramassais comme ça, au fur et à mesure, beaucoup d’informations. »

Il effectue également un immense travail de recherche pour retrouver des tableaux de l’artiste, disséminés à travers le Québec. « On a essayé de repérer des œuvres qui correspondaient au triptyque que j’ai voulu avoir, c’est-à-dire sa vision humaniste, sa partie engagée, sa partie paysage. »

L’auteur ne nie pas que les grands ciels de Paquet restent les peintures les plus marquantes pour le public. « C’est quand même des œuvres spectaculaires très appréciées. Les gens disent : c’est comme avoir une nouvelle fenêtre dans sa maison », évoque Gaétan Lavoie.

S’en aller vers le sud, toile de Guy Paquet. Photo courtoisie

Quand il contemple une œuvre de Paquet, l’auteur compare son expérience à celle d’un film. « Les peintres d’autrefois auraient pu être des cinéastes. Paquet cadre à la manière des cinéastes les plus doués et peint la tranquillité et la paix de son pays comme pas un. »

Il nuance toutefois sur l’appropriation personnelle des tableaux du peintre. « Vous devez le vivre vous-même. Quand vous êtes devant une œuvre, vous avez votre propre vision, vous avez la liberté de l’interpréter. Paquet adore qu’on l’amène plus loin. Ça l’amuse beaucoup parce que ça rend son œuvre vivante, ça la projette. »

En s’appropriant lui-même l’œuvre de Guy Paquet, Gaétan Lavoie a rapidement trouvé le titre de son livre. « C’est un mélange d’anarchiste et d’artiste. C’est un homme très engagé, sans vraiment qu’on s’en rende toujours compte, parce qu’il y a toujours un peu d’humour dans ce qu’il fait. Il est très sensible aux injustices ou à l’hommerie en général, et surtout aux grandes questions internationales qui concernent la paix, l’environnement, etc. »

L’auteur considère Paquet comme un témoin de son époque. « Je sentais toujours chez lui cette souffrance silencieuse. Sans qu’il l’affirme. C’est ces œuvres-là dont il me dit parfois qu’elles resteront. Il est très touché ces temps-ci par la situation en Ukraine, très bouleversé par l’attaque à la démocratie, particulièrement aux États-Unis. »

S’il souhaitait à travers son livre qu’on découvre Guy Paquet autrement, Gaétan Lavoie ne voulait pas écrire une simple biographie, mais « donner assez d’indications pour se sentir près de lui. Guy a toujours voulu que j’écrive autour de ses œuvres. Et puis il m’a laissé l’entière liberté. »

L’auteur a ainsi pu dépeindre avec son propre regard « un artiste modeste avec une âme aussi grande que ses grands ciels ».

De nouvelles œuvres exposées

Le livre d’art Paquet l’anartiste sera lancé le 18 mai lors du vernissage de la toute dernière production du peintre à la Galerie d’art Iris, à Baie-Saint-Paul. Une trentaine d’œuvres exclusives, encore jamais montrées au public, y seront présentées et mises en vente.

Pour Stéphane Bouchard, propriétaire de la galerie d’art, l’événement est un prétexte pour célébrer une histoire d’amour débutée avec l’artiste il y a près de 40 ans. « À chaque nouvelle toile qu’il nous livre, nous avons l’impression que c’est la première fois! La « magie de Paquet » opère à coup sûr. Guy est un artiste toujours d’actualité et qui a su brillamment se renouveler à travers le temps », mentionne le galeriste.

L’artiste sera sur place pour dédicacer le livre d’art qui lui est consacré. Tous les acheteurs de la série recevront une copie unique, signée de la main de Paquet. Le vernissage se déroule de 14h à 17h.

Givre et géranium, toile de Guy Paquet. Photo courtoisie

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