Rattrapage post-grève: Éric Gingras croit possible de ne pas amputer la relâche

Par Lia Lévesque 1:20 PM - 8 janvier 2024 La Presse Canadienne
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Le président de la CSQ, Éric Gingras, expose les projets du syndicat pour cette année lors d’une conférence de presse, le lundi 8 janvier 2024 à Montréal.LA PRESSE CANADIENNE/Ryan Remiorz Ryan Remiorz

Alors que le plan de rattrapage scolaire doit être dévoilé mardi, à la suite de la grève ayant touché le milieu de l’éducation, le président de la CSQ, Éric Gingras, croit possible de «faire des ajustements» sans avoir à amputer la semaine de relâche ou prolonger les classes en juin.

Il faut dire que la Centrale des syndicats du Québec, qui fait partie du front commun, n’a tenu que huit journées de grève, contrairement à la Fédération autonome de l’enseignement, qui a débrayé durant un mois.

Au cours d’une conférence de presse à l’occasion de la rentrée de janvier, lundi à Montréal, M. Gingras a rappelé que durant l’année scolaire, des journées sont toujours prévues pour les tempêtes de neige, de verglas et autres impondérables.

Il souhaite par ailleurs que le ministère de l’Éducation laisse les milieux juger, qu’il fasse preuve de «souplesse», puisque la situation pourrait être différente en Gaspésie, au Saguenay et sur la Rive-Sud de Montréal.

Le président de la CSQ note par ailleurs qu’il aurait aimé que le ministère de l’Éducation consulte les acteurs concernés du milieu de l’éducation, plutôt que de faire son annonce unilatéralement, comme il doit le faire mardi.

«Tout le monde a à se relever ses manches, a un certain travail à faire. S’il y a des ajustements, on est prêt  à en discuter», a résumé M. Gingras.

«On ne veut pas du mur-à-mur. On ne veut pas se faire imposer des choses», a-t-il ajouté.

Entente pas recommandée, mais soumise

Par ailleurs, au sujet de l’entente de principe du front commun, qui a été approuvée par les instances respectives des quatre organisations syndicales et qui sera soumise aux 420 000 membres à compter de la mi-janvier, M. Gingras s’est dit «confiant».

La CSQ ne «recommande» pas l’entente à ses membres, mais la leur «soumet». Ce n’est pas qu’elle n’en est pas pleinement satisfaite, c’est qu’elle préfère laisser toute la latitude à ses membres, lorsqu’ils auront toutes les informations en main, lors des assemblées d’information. 

«Je suis très à l’aise d’avoir confiance. On pense présenter quelque chose d’intéressant. J’ai confiance aux membres qui vont faire la meilleure lecture», a confié le président de la CSQ.

Il note, par exemple, que les employés du soutien scolaire, qui vivent beaucoup de précarité, avec des semaines de travail de 17 heures, verront leur situation s’améliorer. Et il y a aussi eu des avancées quant aux aides à la classe pour alléger la tâche des enseignants, a-t-il précisé, préférant laisser ses fédérations en donner les détails.

Négociation trop longue

Pour ce qui est de la négociation proprement dite, le président de la CSQ a redit qu’il faudrait bien trouver une autre façon d’éviter le «psychodrame» des longues et difficiles négociations.

La prochaine convention aura — si elle est approuvée par les membres — une durée de cinq ans, ce qui donnera un peu de répit aux parties, habituées à des conventions d’une durée de trois ans.

Il continue de croire que «ça n’a pas de sens» que la négociation ait duré aussi longtemps. Les demandes syndicales avaient été déposées à l’automne 2022; les offres patronales déposées en décembre 2022. L’hypothèse de règlement du front commun est intervenue le 28 décembre 2023.

«Il y a une réflexion à y avoir. Je pense que c’est la population qui peut mettre la meilleure pression sur le gouvernement pour dire ‘plus jamais, là’ », a opiné M. Gingras.

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