Un projet de 10M$ pour Huttopia à La Malbaie

Par Émélie Bernier 1:00 PM - 6 décembre 2023 Initiative de journalisme local
Temps de lecture :

Les villages Huttopia comptent en général un certain nombre d'hébergements locatifs "en dur" et une majorité de prêts-à-camper. Photo tirée du site d'Huttopia.

Si tout va comme prévu, le village Huttopia du secteur Grand-Fonds à La Malbaie ouvrira en juin 2026. Des investissements d’environ 10 M$ seront nécessaires pour mener à terme le projet qui fournira une quinzaine d’emplois, la plupart saisonniers. Et ce projet n’est pas un secret, insiste-t-on du côté de la société européenne qui compte plus d’une centaine de villages du genre dans 9 pays.

André Roy est vice-président d’Huttopia pour l’Amérique du Nord. Les échos qui lui sont parvenus de Charlevoix dans les derniers jours ont étonné celui qui est en poste depuis bientôt un an. «Je n’étais pas là au moment des premières discussions, mais un de mes premiers dossiers a été la signature de l’entente avec la Ville de La Malbaie pour l’acquisition du terrain dont on parle », précise-t-il. Ce projet ne date pas d’hier et est antérieur à l’arrive d’e-Liberty dans le dossier de la gestion du Mont Grand-Fonds.

« Nous étions depuis environ deux ans à la recherche d’un terrain dans Charlevoix pour nous implanter. Par un concours de circonstances, Huttopia a entendu dire que la Ville de La Malbaie cherchait à développer des projets avec un impact léger sur la nature. On a contacté la Ville et c’est là qu’on s’est rencontré», explique M. Roy.

Le projet suit son cours depuis. «Avant d’implanter un site Huttopia, qui coûte quand même un peu de sous mine de rien, on a une liste de critères à cocher. On veut être sûr d’avoir les conditions gagnantes », explique M. Roy.

Les forages ont nécessité l’abattage de quelques arbres et ont permis de trouver de l’eau en quantité suffisante pour alimenter le site avec un puits artésien. Cette photo a été publiée sur le web par des citoyens préoccupés par l’ampleur du projet.

Les tests en cours visent justement à vérifier si ces conditions sont réunies. Jusqu’ici, tout semble l’indiquer.

« Le terrain pour lequel on est en discussion cochait à peu près toutes les cases au départ, mais on a des « vérifications diligentes » (due diligence) à faire, notamment pour trouver de l’eau et on en a trouvé. Ça répond au critère du ministère de l’Environnement. Il n’y a pas de problème apparent. Il reste le test de sol et on sera prêt à continuer le projet », décrit le vp.

Les récentes réactions du milieu ont étonné André Roy. «On ne l’a pas fait en catimini, mais on n’a juste pas grand-chose à annoncer dans le moment. Je vous avoue que j’ai été surpris de voir ce qui est sorti hier du mécontentement des gens, mais on ne peut rien y faire. On a une entente avec la Ville, on respecte ce qu’on a convenu de faire, on le fait dans les règles.  Je pense que c’est peut-être à la Ville de mieux communiquer», glisse-t-il.

André Roy est disposé à faire une présentation publique du projet si la demande est là. « Si vous voulez, ça va nous faire plaisir. On va partager ce qu’on sait. Si ça peut rassurer les gens, on est très ouvert! »

Et les projets du Mont Grand-Fonds sont tout à fait compatibles avec ceux d’Huttopia, selon le vp.

« On voit d’un très bon œil la présence du Mont Grand-Fonds, c’est un plus! Si le Mont Grand-Fonds se développe,  on veut être partie prenante de ce développement et on va faire venir plus de gens. Il ne faut pas oublier que l’économie fait partie du développement durable », conclut M. Roy.

À quoi s’attendre?

Pour l’instant, convient André Roy, il est difficile de donner les détails du village Huttopia qui pourrait s’implanter dans le secteur du Grand-Fonds, mais ceux-ci suivent à peu près tous la même recette. Les tests en cours visent justement à préciser les détails du projet.  

Un village Huttopia en bref

-entre 80 et 120 unités (généralement une vingtaine de chalets et cabanes « en dur » et le reste en tentes prêts-à-camper) dont une partie dispose d’installations sanitaires privées

-Un « centre de vie » à la fois bâtiment d’accueil, coin resto, boutique, dépanneur

-Blocs sanitaires, pour les unités sans toilettes

-Pas de camping dit rustique