Après l’échauffourée de mardi entre la présidente de l’Assemblée nationale, Nathalie Roy, et la députée solidaire Christine Labrie qui a accusé l’État du Québec de participer à la «violence économique» envers les travailleuses du secteur public, les mots «exploiter les femmes» seront ajoutés à la liste des propos non parlementaires.
L’information a été confirmée à La Presse Canadienne par l’Assemblée nationale. Jeudi, sur sa page Facebook, la députée solidaire a écrit: «il sera dorénavant interdit de dire au Salon bleu que l’État exploite ses travailleurs et travailleuses. Dommage que ça ne soit pas plutôt interdit de les exploiter».
Elle a ensuite lancé un appel à tous. «J’ai besoin de vos suggestions de vocabulaire pour parler de ce que vous vivez quand on vous impose du temps supplémentaire obligatoire, quand vous faites des heures non rémunérées, quand vous êtes maintenus dans la précarité, quand on vous mène à l’épuisement en augmentant votre charge de travail, et ainsi de suite», a énuméré la députée de Sherbrooke.
Mardi, Christine Labrie a provoqué de vives réactions au Salon bleu, en affirmant que les «trois quarts des personnes qui travaillent dans nos services publics, ce sont des femmes. Pourquoi la CAQ persiste à les exploiter?»
La présidente de l’Assemblée, Nathalie Roy, a dû lui demander à deux reprises de retirer ses «propos indignes». Mme Labrie a finalement obtempéré en rouspétant.
Précisons que les mots jugés non parlementaires ne sont pas totalement interdits au Salon bleu. «La présidence a toute la latitude pour interpréter et qualifier les propos tenus par un.e député.e eu égard aux circonstances. Il n’y a pas de critères absolus. Le jugement de la présidence dépend de la nature des propos et du contexte dans lequel ils ont été prononcés», a indiqué la porte-parole de l’Assemblée, Béatrice Zacharie, par courriel.
«Quant aux propos tenus par la députée de Sherbrooke (…), c’est l’affirmation à l’effet que le gouvernement exploite les femmes dont la présidence a exigé le retrait», a-t-elle ajouté.
L’Assemblée nationale interdit notamment à un élu d’imputer des motifs indignes à un collègue, d’utiliser un langage violent, d’adresser des menaces ou de tenir des propos séditieux.
Quelques mots non parlementaires
– Aigrefin
– Girouette nationale
– Lucky Luke du Twitter
– Tête de Slinky
– Ti-coune
– Hurluberlu
– Gorlots-là
– Fin finaud
– Fanfaron
– Ding et Dong
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