Robert Lavoie remercie « ses anges»

Il y a de ces moments de la vie qui méritent d’être racontés. Robert Lavoie de Baie-Saint-Paul en a témoigné. Le sexagénaire est encore parmi nous grâce à la remarquable efficacité de la chaîne de survie. Victime d’un arrêt cardiorespiratoire, il a tenu à rencontrer et à remercier ceux qui lui ont permis de passer encore du temps avec ses petits-fils et sa famille.

Bien installé sur son tracteur à gazon, il était loin de se douter que le 21 juillet 2023 serait une journée inoubliable pour lui. En fait, sans l’intervention de Jean-Marie Ménard, de Rémi Tremblay et d’une employée du CIUSSS qui n’a pas été retracée, Robert Lavoie n’aurait pas pu dire merci à toutes ces personnes et aux paramédics qui l’ont sauvé.

« Je ne me souviens de rien. Quand je suis revenu à moi, c’est comme si rien n’était arrivé », a raconté l’homme encore ému. « Tout le monde était à la bonne place. C’était important pour moi de les remercier », continue-t-il.

C’est en tondant le gazon entre deux commerces du boulevard Monseigneur-De Laval qu’il s’est effondré. Aujourd’hui vivant avec un stimulateur, il prend la vie « plus relax ». C’est terminé les gros efforts pour Robert Lavoie qui a appris à modérer ses transports, admet le retraité du ministère des Transports. « Il ne faut pas abuser. J’avais encore un bout à faire avec mes petits-fils », dit-il également.

Merci sincère 

Entourée de membres de sa famille et d’amis, son épouse Lucie a elle aussi témoigné sa gratitude. « Robert s’en tire sans aucune séquelle grâce à votre rapidité et au savoir-faire de chacun de vous. Le médecin à l’hôpital a confirmé que vous lui avez sauvé la vie. Vous, nos anges gardiens du 21 juillet, merci d’avoir fait les bons gestes », a-t-elle adressé aux civils et paramédics intervenus.

« Nous pouvons maintenant vivre encore de beaux moments entourés de ceux qu’on aime, nos petits-fils que nous adorons et notre joie de vivre ainsi que tous ceux qui nous entourent. Robert a fait plus de 150 dons de sang. La vie lui fait tout un don : la deuxième chance », ajoute Lucie Tremblay.

Pour les paramédics, cette histoire vient une fois de plus confirmer que leur combat pour les horaires à l’heure était la seule et unique décision à prendre pour augmenter les chances de survie d’une victime d’un arrêt cardiorespiratoire. « C’est majeur. La preuve est faite une fois de plus », affirme le directeur régional de la Coopérative des techniciens ambulanciers du Québec, Frédéric Guérin. « Les paramédics sont toujours prêts à intervenir. L’absence de délai de mobilisation change considérablement la donne », analyse-t-il.

Pas nous les héros

Xavier Francis Higgins et Noah Boudreau Richard sont le premier duo de paramédics arrivé sur les lieux. « Nous avons pris le relais et poursuivi les manœuvres. Des policiers de la Sûreté du Québec et nos collègues William Pleau et Maxime Vachon sont rapidement arrivés. Après trois chocs, nous avons constaté un changement de son état », s’est souvenu le paramédic Higgins, qui venait de sauver sa première vie lors de pareilles circonstances.

« Ça fait chaud au cœur. Ça vient nous chercher », a dit son collègue Boudreau-Richard au sujet du témoignage de la famille et de la reconnaissance reçue par ses pairs. « Les gens arrivés avant nous sont les vrais héros. Ils ont fait des manœuvres efficaces. Tout s’est vraiment bien passé. C’est dans ces moments-là qu’on se rappelle pourquoi on fait ce travail », a-t-il ajouté. 

Robert Lavoie a été transféré à l’hôpital Laval où on lui a installé un stimulateur cardiaque. Son voisin de chambre lui a dit de donner un nom à l’appareil. Il s’appelle Anges 21. « On ne pourra jamais vous oublier, vous, nos anges du 21 juillet », a terminé Lucie Tremblay. À la blague, Robert Lavoie dit qu’il est passé « du gaz à l’électricité » et qu’il travaille maintenant pour « Hydro-Québec »!