MicroBrasserie Charlevoix a 25 ans

Par Dave Kidd 6:00 AM - 26 novembre 2023
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Denis Reid, Caroline Bandulet, Pol Turgeon et Frédérick Tremblay lors du vernissage de l’exposition “L’Art de se faire brasser”. Elle présente les  illustrations emblématiques qui ont orné les bouteilles et canettes de MicroBrasserie Charlevoix depuis ses débuts.

MicroBrasserie Charlevoix célèbre ses 25 ans. L’aventure a été ponctuée de mille et une histoires, mais la passion et la vision de Frédérick Tremblay et Caroline Bandulet sont loin d’être « flatte ». Ils ont encore beaucoup de jus pour assurer la pérennité de l’entreprise.

« Le temps passe vite. C’est incroyable », avoue Frédérick Tremblay. La microbrasserie a ouvert ses portes le 3 juillet 1998. Il se souvient parfaitement du moment où une journaliste arrivait pour l’interroger qu’il posait des fenêtres dans la chambre froide et qu’une avait éclaté au-dessus de sa tête alors qu’il la transportait!

Il ne s’attendait peut-être pas à un départ aussi « fracassant » , mais avec les années MicroBrasserie Charlevoix a fait sa place. « On n’a pas inventé la microbrasserie. Des défricheurs sont passés avant nous. Cependant, on a possiblement été les premiers à développer un modèle d’affaires hybride composé de la fabrication de bière, un restaurant avec menu élaboré et vente en épicerie. Nous sommes arrivés au moment où la loi changeait », rappelle le copropriétaire.

MicroBrasserie Charlevoix n’a pas choisi la période la plus faste de cette industrie pour brasser des affaires. Des micros venaient de fermer et les propriétaires étaient des inconnus. Dans ce temps-là, parler de l’art de la bière était moins populaire que cela peut l’être aujourd’hui.

C’est un peu cela le secret de la réussite. « Je n’ai jamais voulu brasser de la bière pour brasser de la bière. Je parle souvent de la bière 360 que je traduis cela par la valorisation des produits et du savoir-faire locaux tout en offrant une expérience aux consommateurs », continue Frédérick Tremblay. « Notre intention est d’aller encore plus loin en racontant l’histoire de la bière », avance-t-il.

Frédérick Tremblay et Caroline Bandulet estiment s’être bien adaptés aux époques pour parvenir à tirer leur épingle du jeu. On pense différemment. On ne fait pas les choses comme les autres, mais comme on les sent. On a de bons produits qui se démarquent et ont de la personnalité. Notre virage marketing a bien fonctionné », analyse l’ingénieur qui avoue être aussi un « patenteux ».

Pour revenir au virage marketing, les deux promoteurs ont en entendu des vertes et des pas mures à ce sujet. Frédérick Tremblay se souvient même qu’à l’époque un employé lui avait dit que les ventes allaient chuter. « Ce changement d’image, il fallait le faire. Les logos étaient différents. Les marques ont ensuite travaillé pour la micro et non l’inverse », dit-il.

Des offres d’achat ils ont en reçu. Ils en reçoivent encore sans leur porter attention. « On a écouté une fois pour finir par se dire qu’une fois vendue, on ferait quoi ? Une microbrasserie. Aussi bien continuer avec celle qu’on a », s’est-il souvenu. Un jour oui, ils vendront. Ils veulent une relève locale pour s’assurer « que ça reste ici et que ça continue ici. Ça doit rester ici », tranche Frédérick Tremblay.

Après avoir investi des millions dans le Saint-Pub de la rue Saint-Jean-Baptiste et à l’usine de la rue Paul-René Tremblay, le couple va devoir en ajouter presque autant pour la future usine qui verra je jour dans le parc agro de l’écoquartier des Moissons. Le projet est dans l’air depuis des années et il a été modifié à plusieurs reprises.

« Je la voulais peut-être trop pour le 25e anniversaire. Ce n’est pas un drame qu’elle ne soit pas encore sortie de terre. On travaille encore sur les plans. On ne veut pas manquer notre coup. C’est un projet complexe qu’on mènera à terme. Nous en avons besoin. L’espace manque », dit le brasseur qui doit louer des espaces pour entreposer des canettes.

Dans la nouvelle usine, on retrouvera des équipements qui appartenaient à Molson. La brasserie a déménagé son usine de Montréal à Boucherville et s’est départie d’équipements. MicroBrasserie Charlevoix a levé la main. La seule pièce que Caroline Bandulet n’a pas pu acquérir, faute d’espace, est l’horloge qui trônait sur la façade de l’usine. Elle fait trois étages de haut !

Des millions de litres de bière plus tard, Frédérick Tremblay et Caroline Bandulet ont « encore le goût de se lever le matin pour aller travailler ».  La folie entourant le 25e anniversaire est moins intense que celle du jour 1 de l’entreprise. Toutefois, la douce folie des entrepreneurs est encore savoureuse. Ils ont encore le goût d’épater avec leur sincère authenticité.

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