Une étude britannique quantifie la «dangerosité» des sports
Une étude britannique quantifie pour une première fois le niveau de dangerosité d’une soixantaine de sports, de la marche à pied au parachutisme en passant par les activités motorisées.
Les chercheurs précisent, dans un premier temps, que le risque de subir une blessure grave en pratiquant un sport est «excessivement faible».
Les auteurs de l’étude se sont intéressés à quelque 12 000 personnes qui ont eu eu recours au système de santé public britannique pour des blessures liées au sport ou à l’activité physique entre 2012 et 2017, plus spécifiquement en Angleterre et au Pays-de-Galles.
Ils ont calculé un taux annuel global d’incidence des blessures de 5,40 blessures pour 100 000 participants. Sans grande surprise, ce taux était plus élevé chez les hommes (6,44 blessures/100 000 participants/année) que chez les femmes (3,34 blessures/100 000 participants/année).
Les taux les plus élevés ont été mesurés chez les 16-24 ans, puis chez les 45-54 ans. Les blessés ont passé en moyenne 9,4 jours à l’hôpital, et environ 1 % des blessures se sont révélées mortelles.
«On voit que dans les deux ou trois dernières années de leur étude, il n’y a pas vraiment eu d’augmentation d’incidence de blessure», a souligné le professeur Yves Lajoie, un spécialiste de l’activité physique à l’Université d’Ottawa.
«Ça montre que les gens s’adaptent assez bien à la situation, puis qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Mais si vous faites partie des populations qui pratiquent des sports dangereux, alors soyez avisés que vous avez de bonnes chances de vous blesser.»
Les sports motorisés, les sports équestres et les sports de glisse étaient effectivement les plus susceptibles d’être à l’origine de blessures, tandis que la course, la danse, le golf et l’entraînement en gymnase se retrouvaient à l’autre bout de l’échelle.
Ce n’est pourtant pas d’hier qu’on rappelle à la population l’importance de faire preuve d’un minimum de prudence lors de la pratique de sports, même ceux qui peuvent sembler les plus banals.
«Je pense que les gens pratiquent ces activités-là pour se défouler, et des fois on oublie de porter attention aux petits détails, et ce sont souvent les petits détails qui vont faire la différence, a analysé le professeur Lajoie. On aime notre liberté, puis on aime pouvoir faire les choses qu’on veut faire de la façon qu’on veut les faire. Et même si on se fait répéter les mêmes messages, on continue.»
Une certaine «banalisation» entre aussi parfois en jeu, croit-il. En amenant les enfants glisser au parc un samedi matin d’hiver, on perdra peut-être de vue que la piste pourra être glacée ou qu’elle pourra être achalandée de dizaines de personnes impatientes qui circulent dans tous les sens.
Les auteurs de l’étude espèrent que leurs données permettront d’identifier les sports les plus potentiellement dangereux et de mettre en place les mesures nécessaires pour réduire les risques de blessure.
Les conclusions de cette étude ont été publiées par le journal Injury Prevention, qui appartient à la famille de publications scientifiques BMJ.
Photo Peter McCabe, La Presse Canadienne
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