Le cerf de Virginie un peu trop à l’aise à Clermont

Par Dave Kidd 5:00 AM - 7 mars 2023
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La population de chevreuils qui vit dans les hauteurs de Clermont commence à déranger. Leur amour des haies de cèdres ne fait pas que des heureux.


La présence de chevreuils dans des quartiers résidentiels de Clermont ne date pas d’hier. Cette année, la situation semble plus préoccupante, notamment sur la rue Antoine-Grenier où des haies de cèdres ont nourri des familles de cervidés. La même situation a été observée dans le secteur de Snigole.

Plutôt cette année , sur la rue Bellevue, à Clermont


Le maire Luc Cauchon a été interpellé par un contribuable. « Ce n’est pas du ressort de la ville, mais de celui de la MRC de Charlevoix-Est qui a adopté un règlement interdisant de les nourrir », mentionne le maire, qui a lui-même vu six cerfs de Virginie un soir durant une promenade.


Selon nos informations, le téléphone au bureau de La Malbaie de la Protection de la Faune n’a pas sonné tellement souvent concernant la présence des cervidés dans les secteurs résidentiels.


Le règlement de la MRC est très clair. L’article 6.9 mentionne que « nul ne peut nourrir, garder ou attirer des chats et/ou des chiens errants ou tout autre animal vivant en liberté dans les limites de la ville de manière à les encourager à se rassembler en nombre suffisant pour nuire à la santé ou à la sécurité des personnes ou des animaux, causer des inconvénients aux voisins ou endommager leurs biens ».

Un autre article du règlement (10.4) vient préciser qu’il est possible de nourrir un animal « durant la pratique de l’activité de chasse ».


Le guide de chasse Stéphane Belley estime « qu’on se tire dans le pied avec l’interdiction de nourrir le cerf de Virginie ». Propriétaire de deux terres à Clermont, dont une dans le secteur de la montagne de la Croix, il a déjà nourri les cervidés, ce qui « les empêchait de descendre dans les quartiers résidentiels ou d’aller se faire frapper sur la 138 ».

Stéphane Belley, guide de chasse ne croit pas que l’interdiction de nourrir le cerf de Virginie serve. Photo courtoisie


L’expert de la chasse mentionne qu’il donnait 5 000 livres de moulées équilibrées avec des fibres par année. « Une fois qu’il s’est nourri, un cerf va se reposer 100 mètres plus loin et revient se nourrir plus tard. Il ne cherchera pas à aller ailleurs. Je nourrissais les bêtes par passion. Les gens prenaient des photos », explique-t-il.


D’ailleurs, les résidents de Clermont à qui nous avons parlé ne sont pas des « antichevreuils ». Ils trouvent la bête fort jolie. Ce sont plutôt leurs habitudes alimentaires qui dérangent et la possibilité que des prédateurs suivent le cerf de Virginie qui inquiète. Certains pensent à installer des clôtures pour barrer le chemin aux bêtes pour préserver les arbres de leurs propriétés.


Sur ce dernier point, Stéphane Belley se fait rassurant. « Je suis souvent dans le bois et j’ai des caméras. Il n’y a pas tant de prédateurs à Clermont. Je ne vois pas tant de traces », assure-t-il. Il a également mentionné qu’il « n’y a pas plus de cerf de Virginie dans ce secteur ». « Il y a moins de nourriture plus haut, donc ils descendent en chercher. Le cèdre est tendre et ils en raffolent », termine l’expert.

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