Exposition virtuelle : un voyage à travers l’histoire du béluga
En 2012, Pêches et Océans Canada estimait le nombre de bélugas à 889 dans l’estuaire du Saint-Laurent. Photo Parcs Canada/R. Pintiaux
Le béluga du Saint-Laurent fascine tant les scientifiques que les observateurs de mammifères marins, et ce, depuis des décennies. Si l’espèce est en voie de disparition aujourd’hui, ce n’est pas étranger à son histoire qui est mise en lumière dans une nouvelle exposition virtuelle.
À travers un récit imagé et interactif, le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent, en collaboration avec Parcs Canada, fait découvrir cette espèce qui vit dans l’estuaire du Saint-Laurent et dans le fjord du Saguenay. L’exposition Le béluga du Saint-Laurent et l’humain à la croisée des chemins, mise en ligne à la fin juin, permet d’en apprendre davantage et de sensibiliser.
« À l’époque, on estimait la population de bélugas du Saint-Laurent à 10 000 individus. Présents près des berges, ils étaient visibles par centaines par les riverains et les pêcheurs du Saint-Laurent. La dernière comptabilisation de Pêches et Océans Canada fait mention d’une population de 889 individus en 2012 », divulgue la gestionnaire des relations externes au parc marin du Saguenay-Saint-Laurent, Laurence Pagé.
Les raisons qui ont favorisé ce déclin sont expliquées dans l’exposition. « Le béluga était un ennemi à éradiquer, soutient Mme Pagé. Entre 1930 et 1938, des bombardements sur des troupeaux ont lieu dans certaines régions du Saint-Laurent. Certains gagnent même de l’argent à rapporter des queues de béluga. »
On voulait éliminer ce mammifère marin puisqu’il était soupçonné d’être responsable du déclin des stocks de morue. Les bélugas étaient donc traqués et tués dans l’espoir de faire remonter les populations de poissons.
Finalement, en 1938, le chercheur Vadim-D Vladykov a percé le secret. Mandaté par Québec, il a examiné le contenu des estomacs de bélugas.
« Constat : ils mangent surtout des petits poissons et peu de morues », ajoute la gestionnaire des relations externes. La chasse commerciale du béluga a pris fin dans les années 1950. Quant à la pêche sportive, elle a continué à petite échelle jusqu’en 1979.
La population de bélugas a beaucoup souffert de cette chasse à l’ennemi et elle n’a pas réussi à se rétablir au fil des années puisque « d’autres menaces pèsent sur elle ».
« On peut penser aux changements climatiques, à la diminution des proies, aux maladies et au dérangement par l’humain », énumère Laurence Pagé.
Le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent, dont la création est intimement liée au béluga, ne peut pas éliminer toutes les menaces.
« On peut contrôler le dérangement par l’humain en mettant en place de nombreuses mesures, mais pour les changements climatiques et la diminution des proies, on ne peut pas changer la donne », illustre Mme Pagé.
Les recherches scientifiques se poursuivent pour trouver des solutions qui assureraient l’avenir du béluga. Les chercheurs suivent de près les nombreux décès des femelles et des veaux qui « sont très inquiétants ».
Des suivis terrestres sont effectués à plusieurs endroits, dont au centre d’observation de Pointe-Noire, à la baie Sainte-Marguerite, au Cap Bon-Désir et au Centre d’interprétation des mammifères marins.
Pour la porte-parole, il est clair que l’exposition joue un rôle également en termes de sensibilisation des citoyens et usagers de l’estuaire du Saint-Laurent.
« Au final, on souhaite une meilleure cohabitation entre l’humain et le béluga. L’espèce a besoin de tranquillité pour assurer sa survie. »
Clientèle cible : le monde
Les expositions numériques gagnent de plus en plus en popularité puisqu’elles sont accessibles au monde entier. Celle mettant en vedette le béluga du Saint-Laurent est disponible via l’application Google Arts et Culture.
« Parcs Canada a accepté un beau partenariat avec Google afin de développer des contenus numériques sur ses aires marines protégées. Le virtuel permet de rendre l’exposition accessible partout dans le monde gratuitement », affirme la gestionnaire des relations externes au parc marin du Saguenay-Saint-Laurent, Laurence Pagé.
C’est la première fois que l’organisation planche sur une exposition de cette ampleur. « Nous avons travaillé à pied d’œuvre l’hiver dernier avec les équipes de communication et de recherche scientifique afin d’offrir un contenu dynamique, concis et facile à consulter », souligne Mme Pagé, précisant que les illustrations ont été réalisées par l’illustratrice scientifique Orcéine.
Pour l’instant, cinq expositions créées par Parcs Canada sont disponibles sur la plateforme Google Arts et Culture.
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