Le Massif semoncé par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques

Par Emelie Bernier 7:14 AM - 2 juillet 2021
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Le Massif est visé par une ordonnance du ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC ) Benoît Charrette.


Le document de 17 pages détaille l’historique des manquements du Massif à la Loi sur la qualité de l’environnement et se conclut par une série de mesures à appliquer.

«Plusieurs des mesures prévues, visant à atténuer l’impact des travaux sur l’environnement, n’ont pas été mises en place ou n’ont pas fait l’objet de la surveillance et de l’entretien nécessaires au maintien de leur efficacité» et «contrairement à ce que soutiennent les Sociétés dans leurs observations, les manquements constatés par le MELCC n’ont pas tous été corrigés», peut-on y lire.

On rappelle, entre autres, que les 7 et 11 septembre 2018, à la suite de la réception de plaintes, le MELCC a réalisé une inspection sur le Site du domaine skiable et constaté l’accumulation de sable à différents endroits dans un cours d’eau et dans le milieu forestier, provenant vraisemblablement du chantier de la piste La Racine. Un premier avis de non-conformité avait alors été transmis. Le 10 juillet 2019, une sanction administrative pécuniaire d’un montant de 5 000 $ est imposée au Massif pour avoir réalisé des travaux de déboisement, de remblai, de déblai et de dynamitage pour l’agrandissement du domaine skiable (…) sans l’autorisation préalable du ministre. Le 28 août 2019, le MELCC réalise une nouvelle inspection et constate à nouveau plusieurs dépôts de sable dans un cours d’eau. Des barrières à sédiments « sont mal placées, sont colmatées et se sont affaissées sous le sable » et un second avis de non-conformité est émis le 1er octobre 2019.

Le 28 mai 2021, la plus récente inspection du MELCC sur le Site du complexe hôtelier et du Site du domaine skiable mène à de nouveaux constats accablants, qui a conduit à cette ordonnance.

On note notamment que « deux amas de terre ont été déposés en rive en aval d’un cours d’eau », que « des sédiments sont toujours présents de manière significative aux pieds des arbres dans le Secteur de l’érablière » et que « la végétation sur les pistes l’Ancienne et la Racine est peu présente, de grandes surfaces sont à nu et doivent être réensemencées.

L’ordonnance du MELCC commande au Massif de réaliser une étude hydrologique complète des lots concernés, dont il devra transmettre le rapport au plus tard le 15 décembre 2021. L’organisation devra également « cesser, dès la notification de l’ordonnance, l’émission de contaminants » et remettre en état les zones affectées. Le Massif devra également réaliser un suivi des mesures de contrôle un an, trois ans et cinq ans après la notification de l’ordonnance, transmettre ces rapports et réaliser les mesures correctives identifiées dans les rapports de suivi dans un délai raisonnable.

Huit avis de non-conformité et deux amendes ont été remis au Massif de Charlevoix depuis le début des travaux en 2018.

Groupe Le Massif se défend

André Roy, vice-président du Groupe Le Massif, se serait bien passé de cette ordonnance, mais il indique que tout sera fait pour répondre aux exigences du ministère de l’Environnement. « Il n’y a pas eu d’avis de non-conformité depuis septembre 2020, on est donc déçus de recevoir cette ordonnance. La plupart des actions demandées étaient prévues dont l’étude hydrologique, qui est déjà commencée par un organisme spécialisé », commente t-il.

La montagne a également subi les contrecoups de l’ouragan Isais le 5 août 2020. L’objectif demeure de remettre la montagne à son état initial tel que c’est prévu et exigé par le ministère de l’Environnement et des Changements climatiques.

« Ça reste une montagne donc l’eau descend. Nous essayons de tout planifier avec des ingénieurs spécialisés, mais cela arrive que cela ne fonctionne pas. Nous avons un ouvrage qui a cédé et qui a eu pour effet d’avoir des sédiments dans les cours d’eau. L’ensemencement n’a pas tenu, nous allons donc le refaire. La tenue du registre sera aussi ajoutée afin d’effectuer les suivis. Nous continuons de collaborer avec le ministère de l’Environnement. Pour nous, notre territoire est une grande richesse », ajoute M. Roy.

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