Chômage en zone rouge : à quelle prestation avez-vous droit?

Par Karine Dufour-Cauchon 6:00 PM - 20 octobre 2020
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Archives Le Charlevoisien

La deuxième vague de COVID-19 a entraîné dans son sillage une deuxième vague de chômage. Julie Brassard, directrice générale du Mouvement Action-Chômage de Charlevoix, démystifie les options qui se présentent aux chômeurs de la deuxième vague, affectés par la fermeture de nombreux commerces et services.

«Est-ce que j’ai droit à l’assurance-emploi?»

C’est la première question à se poser, selon Mme Brassard. Pour être admissible, vous devrez avoir cumulé 120 heures de travail en 2020. Si vous avez connu un premier arrêt de travail en mars, vérifiez si votre relevé d’emploi comptait suffisamment d’heures. Si vous n’avez pas encore utilisé ces heures assurables, vous pouvez le faire cet automne.

Par exemple, si vous avez seulement bénéficié de la Prestation canadienne d’urgence (PCU) depuis mars, vous n’avez pas utilisé vos 120 heures assurables. Vous êtes donc qualifiable pour l’assurance-emploi cet automne. Si vous avez retravaillé durant l’été 2020, les heures seront accumulées pour l’an prochain.

Si vous avez épuisé votre chômage et que vous n’avez pas retravaillé cet été, vous n’avez plus droit à l’assurance-emploi. Ne désespérez pas! Des options s’offrent tout de même à vous.

Si telle est votre situation, vous devrez communiquer avec l’Agence de revenu du Canada (ARC) soit en téléphonant ou en visitant le site Internet . Des questions vous seront posées afin d’évaluer votre statut. Si vous n’en avez jamais perçu, on vous dirigera vers la PCU. Pour y avoir droit, il faut être disponible à travailler et en recherche d’emploi, avoir gagné au moins 5 000 $ lors de la dernière année financière et être âgé de plus de 15 ans. Si vous n’avez droit ni à l’assurance-emploi ni à la PCU, l’ARC vous dirigera vers la nouvelle Prestation canadienne pour la relance économique (PCRE).

Cette nouvelle prestation est destinée entre autres aux travailleurs autonomes ou aux travailleurs qui n’ont pas pu recommencer à travailler. Elle donne droit à 1000 $ brut toutes les deux semaines pour un maximum de 26 semaines. On doit toutefois être apte au travail pour la recevoir.

La prestation est aussi offerte pour une courte durée (deux semaines) aux personnes en situation d’isolement lié à la COVID-19 et pour qui le télétravail est impossible. Une personne ayant la charge d’un proche atteint ou d’un enfant de moins de 12 ans en isolement à la maison peut aussi bénéficier de la prestation pour une période de deux semaines, selon les recommandations de l’agence fédérale. Si vous êtes inapte au travail, vous n’aurez pas droit à ces prestations.

Cet «angle mort de l’ARC» inquiète Julie Brassard. «Si on n’est pas disponible, qu’on ne peut pas trouver du travail pour X raisons, qu’on est inapte, on ne pourra pas avoir accès à cette nouvelle prestation. Ceux qui sont immunodéficients, qui ont eu des cancers, des traitements et pour qui la COVID est vraiment dangereuse, par exemple. Souvent, c’est le médecin qui leur interdit d’aller travailler. C’est un exemple de personne indisponible au travail. Automatiquement, ils sont exclus de ces prestations, à moins qu’ils aient des heures en banque et fassent une demande d’assurance-chômage maladie. La majorité n’a pas retravaillé. C’est pour eux qu’on ne sait pas trop ce qui va se passer», indique la directrice générale.

L’organisme croule sous les appels. Les Charlevoisiens ont visiblement toujours autant de questions pour le Mouvement Action-Chômage.

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