Les profs ont besoin d’air

Par Lisianne Tremblay 4:00 PM - 6 octobre 2020
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Les enseignants ont plus de tâches et doivent s’assurer que les élèves respectent les mesures sanitaires.

Les enseignants et les autres membres des équipes-école sont surchargés. Ils réclament « de l’air ».

Même si les cas de COVID-19 ne sont pas nombreux dans les écoles de Charlevoix, Monique Brassard, présidente du syndicat de l’enseignement de Charlevoix, constate que les enseignants sont fatigués en raison des tâches supplémentaires qui leur sont demandées.

« Je n’ai pas fait de sondage, mais j’ai parlé à plusieurs d’entre eux et à mes délégués. Ils sont fatigués, surtout ceux du secondaire qui ont un horaire assez particulier, qu’on ne voit pas ailleurs au Québec, a-t-elle commenté. C’est comme si on était en décembre alors que nous sommes en octobre. »

Elle souhaite qu’au moins les réunions avec les autres membres du personnel se fassent à distance.« C’est ce qui est recommandé par la Santé publique, mais ce n’est pas toujours respecté, a ajouté Mme Brassard. Je me fais dire qu’ils ont le choix de le faire. Cela mine l’énergie de mes membres. Les profs ont besoin d’air et aimeraient pouvoir assister à une rencontre de leur maison. »

Monique Brassard se réjouit toutefois que le gouvernement tente de recruter 2000 personnes dans les écoles pour faire de la surveillance, du nettoyage ou aider les responsables du service de garde. Elle considère que cette aide permettra d’alléger les tâches des profs. Il est possible de postuler à l’adresse quebec.ca/repondezpresent.

La directrice générale du Centre de services scolaire de Charlevoix, Martine Vallée, est consciente de la charge supplémentaire demandée aux enseignants. « Il faut qu’ils encadrent davantage les élèves et ils doivent faire respecter les mesures sanitaires, soutient-elle. Ils doivent aussi travailler avec l’équipement de protection. On ne se met pas la tête dans le sable. Nous demeurons bienveillants et nous favorisons l’entraide entre eux. Nous n’avons pas de solution miracle. »

Mme Vallée se demande aussi comment de temps les équipes-écoles pourront  résister dans ce contexte qui impose des contraintes. «On le sent qu’il y a une fatigue aussi chez les gestionnaires qui travaillent depuis juin. Il faut voir comment cela va perdurer dans le temps. J’en profite pour lever mon chapeau aux élèves qui sont résilients. »

Cinq actions au protocole d’urgence

Le Centre de services scolaire de Charlevoix a déposé au protocole d’urgence
qui pourra être mis en place dans ses écoles. Voici cinq actions ou objectifs visés par ce protocole.

1-En cas de fermeture des écoles, un plan B pour la formation à distance doit être instauré dans un délai de 48 heures. Le Centre de services scolaire doit prévoir du matériel scolaire pour les élèves afin qu’ils puissent suivre leurs cours à distance, dont le prêt de iPad.

2-Assurer un soutien au personnel vulnérable en offrant des services de soutien en santé mentale.

3-Création d’une cellule de crise. Pour ce faire, les écoles doivent prévoir un processus pour les opérations de traçage de contact de leurs élèves et du personnel.

4-Soutenir les élèves vulnérables et ceux qui ont des besoins particuliers en établissant un plan de soutien pour que certains services leur soient offerts malgré le confinement.

5-Assurer la compétence numérique du personnel. Différents moyens sont envisagés, dont la plateforme Microsoft Teams. L’utilisation d’un tableau interactif ou d’une caméra en classe pourrait aussi être possible dans les cas où seulement quelques élèves sont retirés des classes.

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