Adieu Monsieur le conducteur !

Par Jean-Sébastien Tremblay 12:27 PM - 30 Décembre 2017
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Les Fêtes 2017 ont une signification bien particulière pour Michel Maltais, résident du secteur Grand-Fonds à La Malbaie. En janvier, il ne retournera pas derrière le volant de son autobus jaune pour conduire les écoliers comme il le fait depuis les 50 dernières années. Le jeune retraité compte bien se reposer et profiter des petits plaisirs de la vie.
Au volant de son autobus pour une dernière fois le vendredi 15 décembre 2017, l’homme d’âge mûr était visiblement ému. « Le dernier voyage était très spécial », avance-t-il. Il n’était qu’un jeune adulte qui commence dans la vie à l’automne 1967 lorsqu’il a cueilli ses premiers écoliers. « J’ai toujours aimé les enfants. Un ami conducteur m’a demandé si je désirais faire comme lui et j’ai accepté », décrit-il.
Il conduisait alors un vieil engin manuel daté de 1960. « Les chemins étaient en gravier. Le rang Sainte-Mathilde n’était pas facile avec toutes ses montées », raconte le jeune retraité. Au cours de sa carrière, il a principalement transporté les jeunes des secteurs Rivière-Malbaie, Grand-Fonds et Cap-à-L’Aigle. « J’ai conduit trois générations de la même famille. C’est un privilège pour moi. Si je n’avais pas changé de circuit, il y en aurait peut-être eu une quatrième ! », s’exclame-t-il. De plus, ses propres enfants ont, chacun leur tour, franchi les portes de son autobus.
Il constate avec nostalgie que le passage du temps n’a presque rien changé chez les enfants assis derrière lui matin et soir. « En 50 ans, les élèves n’ont pas tellement changé. Il y en a toujours deux ou trois mal commodes. Lorsqu’ils quittent pour la polyvalente, ils sont toujours remplacés », dit-il avec un sourire en coin.
La route 138 a représenté un défi professionnel pour le conducteur expérimenté. « Les gens sont tellement pressés! Ils ne font pas attention aux écoliers ! » dénonce-t-il. D’ailleurs, à plusieurs reprises, des automobilistes téméraires l’ont dépassé sur sa gauche alors qu’il était arrêté et que des enfants traversaient la voie. « Il y en a même un qui a tenté de passer à droite, dans l’accotement, alors que des jeunes étaient sur le point de débarquer. Il s’est arrêté juste avant de les frapper ! », décrit celui qui souhaite sensibiliser tous les usagers de la route à la présence des autobus scolaires.
Au cours des prochains mois, il compte passer du temps de qualité avec ses proches et profiter de la vie. Il quitte sa profession avec le sentiment du devoir accompli, et avec les sourires des élèves gravés dans sa mémoire.
Adieu Monsieur le conducteur !

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