Des arbitres SVP

Par Gilles Fiset 9:01 PM - 8 février 2017
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Photo d’archives

Selon Danny Marcoux, arbitre en chef dans Charlevoix-Est, la région manque cruellement d’arbitres, mais surtout d’officiels expérimentés aptes et intéressés à prendre la charge du match. « Si je pouvais disposer d’une dizaine d’officiels à Baie-Saint-Paul et du même nombre à Clermont, ça serait merveilleux. Mais, actuellement, il n’y en a que 14 disponibles dans tout Charlevoix. Et en plus, la plupart n’ont pas assez d’expérience pour être responsables du match ou ne veulent tout simplement pas s’imposer cette pression… C’est trop ingrat », confie M. Marcoux en ajoutant que plusieurs quittent même durant la saison.
Pour l’arbitre de 31 ans d’expérience, les difficultés liées au recrutement et à la rétention du personnel d’arbitrage dans Charlevoix sont dues principalement à deux choses : la proximité des gens et les faibles revenus que l’on peut tirer de ce métier.
Travail ingrat… en région surtout
C’est un des constats auquel arrive Danny Marcoux après toutes ces années à porter le gilet rayé noir et blanc. « C’est plus difficile d’arbitrer en région selon moi, car ici on fréquente toujours les mêmes personnes un peu partout, que ce soit à l’épicerie ou à l’aréna. À Québec, quand j’arbitre, après le match tout est fini. On rentre chez soi et on ne voit plus les gens qui étaient dans l’aréna. Ici, non seulement on les revoit, mais en plus, ils nous reparlent souvent de ce qui s’est passé pendant la partie. Il y a même un de mes arbitres qui s’est fait appeler à son travail pour se faire critiquer. Les gens ont de la difficulté à faire la différence entre l’arbitre sur la glace et la personne de la vie de tous les jours », explique-t-il.
À cette proximité sociale, il faut ajouter le faible revenu que l’on peut tirer de ce travail difficile, particulièrement lorsqu’on exerce ce métier loin de la ville. « Pour être arbitre, il faut d’abord s’accréditer à 122 $, acheter un chandail à 50 $, des pantalons à 100 $, un casque noir avec une visière trois ancrages à 125 $, un sifflet, des patins… ça coûte près de 500 $ en tout et tu n’as même pas arbitré encore un match. Je peux vous dire que ce nouvel arbitre ne gagnera même pas ce montant-là durant sa première année de travail à 20 ou 30 $ par partie arbitrée. Surtout qu’en région, il y a moins de travail parce qu’il y a moins de matchs qu’en ville », énonce Danny Marcoux.
Solution : éduquer
Même si des ententes ont été faites à court terme pour « dépanner » la région (voir autre texte sur le sujet), M. Marcoux aimerait disposer d’un plus grand bassin d’arbitres régionaux à plus long terme. Pour ce faire, selon lui, il faudrait que les amateurs de hockey soient plus respectueux envers les porteurs du maillot rayé, qui sont peu payés.
Pour l’arbitre en chef, la solution passe par une meilleure éducation des joueurs, du public et même des entraineurs face au travail de l’arbitre. Il n’y a pas si longtemps d’ailleurs, dans une autre organisation sportive que celle de Charlevoix, Danny Marcoux donnait des ateliers avant chaque saison de hockey pour s’assurer que tous — parents, joueurs et entraineurs — apprivoisent un peu mieux le travail de l’arbitre.

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