Bon COP, bad COP

Par Emelie Bernier 17 Décembre 2015
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COP21, c’est le petit nom d’un grand sommet qui se terminera le 11 décembre et qui, espérons-le, changera le monde. Rien de moins. La Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques.

La première rencontre internationale sur le climat remonte à 1979, à Genève.  Depuis, il y a eu Rio de Janeiro, Kyoto, Bali, Copenhague, Cancun, Durban, Doha, Varsovie, Lima… Beaucoup de millage pour de pourparlers, beaucoup de promesses, beaucoup de compromis, beaucoup de valse-hésitation, un pas en avant, deux pas en arrière. Faudrait surtout pas que l’économie pâtisse de l’écologie, « tsé »!

On est comme ça, les humains. On pense à se remplir les poches avant de penser à notre avenir. Ça doit être la faute à toute cette psycho-pop nourrie à l’aune du Carpe Diem. Saisir l’instant, mais sans demander son reste au futur!

Il y a un hic. On n’est pas tout seul. On se reproduit, on fait des enfants qui font à leur tour des enfants. Alors l’instant présent a ses limites. Si on veut laisser de beaux lendemains à notre descendance, il faut arrêter de penser comme Madame de Pompadour.  Après moi, le déluge . (La citation est aussi attribuée à Louis XV ou à un obscure astronome, mais franchement, on s’en balance.)

Après moi le déluge, c’est pour les égoïstes. Sommes-nous égoïstes?

Posez la question aux délégués des 195 pays-parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques réunis à Paris. Il n’y en a pas un qui va répondre oui.

Et pourtant. Demandez-leur jusqu’où ils sont prêts à aller pour assurer l’avenir de la planète qu’ils lègueront à leurs enfants. Les vœux pieux sonnent souvent si creux…

Et pourtant, il faut faire confiance à Paris. Je veux croire en Paris, même si je lis beaucoup trop sur « l’adaptation », ce grand mot valise dans lequel on garroche des milliards d’investissements à l’échelle globale. L’adaptation consiste à mettre des mesures en place pour mieux composer avec les changements climatiques. L’adaptation n’a aucun impact sur les émissions de gaz à effets de serre. Elle permet juste de s’adapter aux conséquences des dérèglements effrayants qu’elles induisent comme la fonte du pergélisol, le smog, les épisodes de grande chaleur dans les villes, les rivières qui s’assèchent ou les océans qui débordent et tous ces trucs absolument pas jojos qui seront le pain quotidien de l’humanité si on perd de vue les causes pour se concentrer sur les conséquences.

Le Canada est premier de classe dans cette discipline très contemporaine. Car, oui, il y a même un classement international pour les 41 pays riches qui ont les moyens de s’adapter au bordel qu’ils ont foutu. 

S’adapter aux changements climatiques, n’est ce pas un peu baisser les bras? Dire bon ben, on n’a pas réussi à renverser la vapeur, alors aussi bien apprendre à vivre avec. Ça, c’est bad COP.

Et bon COP, alors?

Bon COP, c’est l’espoir. Les milliers d’initiatives qui essaiment aux 4 coins du monde pour que celui de demain soit plus vert que celui d’aujourd’hui. Des petits gestes quasi anonymes aux plus spectaculaires. Les études, les recherches, l’action participative. La conscience en éveil. Les mil et une façons de clouer le bec aux climato sceptiques. Nos enfants qui ferment l’eau du robinet en se brossant les dents, s’indignent quand quelqu’un laisse tourner son moteur dans un stationnement, recyclent spontanément.

Bon COP, c’est David Suzuki, Hubert Reeves, Laure Waridel, Steven Guilbeault, Jane Goodall, Elizabeth May, Naomi Klein, Boyan Slat, ce ti-cul qui veut nettoyer l’océan Pacifique (lire The Ocean Cleanup)…

Bon COP, c’est vous. Ce n’est pas vrai que l’environnement ne vous regarde pas. Ce n’est pas vrai que ça vous dépasse. Envie de faire votre part? Consulter Des outils pour agir, sur le site de COP21 www.cop21.gouv.fr/agir/outils-pour-agir.

C’est quoi le slogan donc? Chaque geste compte! Alors, qu’est-ce que vous attendez?

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