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Par Dave Kidd 25 novembre 2015
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Les résultats des récentes élections fédérales ont confirmé un mouvement irréversible : Charlevoix est devenu un « quartier » de Québec. Non pas une banlieue, mais un quartier d’un peu plus de 29 000 personnes. Que nous l’acceptions ou pas, il faut vivre avec cette nouvelle réalité.

Avant même le déclenchement des élections ou le redécoupage des circonscriptions, des décisions politiques et gouvernementales pavaient la voie à ce changement majeur.

Rappelons-nous que l’ex-ministre péquiste Rosaire Bertrand, grand plaideur en faveur des regroupements, a travaillé très fort pour que le « Charlevoix traditionnel » soit inclus et respecté dans la Capitale-Nationale. Je l’entends encore dire que la pancarte « Bienvenue dans la Capitale-Nationale » ne devait pas être dans le milieu de la côte de la Miche, mais bien à Baie-Sainte-Catherine.

L’ancien député a été ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale. Il croyait dur comme fer que Québec pouvait aider Charlevoix. Dans ce temps-là, Régis Labeaume, le puissant maire, n’était même pas sur le radar des éventuels successeurs à Jean-Paul L’Allier.

Puis sournoisement, les prises de décisions sont venues d’ailleurs. Prenons le domaine de la santé. Le pouvoir s’est déplacé en nous laissant miroiter « des intentions d’être à l’écoute des réalités de Charlevoix ». C’est sans doute la phrase la plus creuse qui a été utilisée pour faire avaler la pilule. C’est comme invoquer des raisons « familiales » pour partir à la retraite. L’interprétation que j’en fais : « Si vous chialez assez fort on vous écoutera. Idéalement, passez par votre député. Ça nous laissera le temps de convaincre le ministre que nous avons raison. »

Oui, « la game » a changé. Québec, plus que jamais, devient notre port d’attache. À la vitesse où vont les choses, La Capitale sera bientôt notre maison mère. Affinités ou pas avec Beaupré ou Beauport, voilà comment se dessine l’avenir.

L’appartenance à la région de Québec fait des malheureux. Les médecins déplorent que Charlevoix y soit rattaché parce qu’il sera impossible de recruter des finissants. Le président de la Commission scolaire de Charlevoix s’est battu pour ne pas voir partir la gouvernance vers Québec.  Les nouvelles limites des comtés provincial et fédéral ne font pas l’unanimité. Aux deux derniers votes, Beauport a élu la députée. Pauline Marois et Jean-Roger Vigneau ont perdu en arrivant à la côte de la Miche. Des protestations ont été entendues. Mais les limites des circonscriptions électorales resteront car le nombre d’électeurs demeure le facteur déterminant.

À Québec, tout est politique. L’Assemblée nationale y siège. Tout  ce qui relève du gouvernement est sensible aux « mouvements et aux critiques ».

Avec Internet aujourd’hui, un maire qui se plaint du service de la Sûreté du Québec verra sa déclaration arriver sur le bureau du commandant basé au QG du boulevard Pierre-Bertrand  le jour même. Là, on est parti. Le commandant passe le dossier à son adjoint qui va appeler le directeur du poste de la MRC qui parlera au maire pour « le rassurer ». Le plus malheureux dans cette histoire sera le directeur de poste. Il devra calmer « la tempête » sans déplaire à son boss et au maire.  

Entre nous – ne le répétez pas – les directeurs de postes de la SQ passent le plus clair de leur temps à faire de la politique plutôt que de la police. Les officiers sont parfaitement opérationnels sauf que leur vrai mandat est de garder le contrôle sur le territoire.

C’est exactement ça que Charlevoix doit faire : garder le contrôle de son territoire. Pour paraphraser un ancien premier ministre : « un Charlevoix fort dans une région de Québec unie ».

Vous saurez que je ne suis pas le plus grand partisan des fusions, surtout lorsqu’elles sont téléguidées du gouvernement, mais je présente une ouverture au changement.

Je ne pense pas que mon commentaire fasse naitre un mouvement profusion. Mais je crois que nos élus doivent prendre les bonnes décisions pour conserver notre identité. Le défi : rester Charlevoix, avec ses forces, reconnu dans un plus grand ensemble. Il faut faire preuve d’audace et anticiper l’avenir en évitant de personnaliser le débat. Un projet rassembleur serait le bienvenu, pas parfait, mais rassembleur. Si personne ne s’y retrouve, ça ne vaut même pas la peine d’essayer.

Dans une nouvelle MRC de Charlevoix, on ne sera pas moins à Notre-Dame-des-Monts où à Baie-Sainte-Catherine lorsqu’on s’y rendra. Le Manoir Richelieu ne s’écroulera pas non plus. Les centres de ski recevront encore de la neige. Nous serons juste plus unis. 

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