Dossier exploration pétrolière et gazière: Pas de gaz de schiste dans Charlevoix selon le géologue Bertrand Brassard

Par Emelie Bernier 16 octobre 2010 Initiative de journalisme local
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 Y a-t-il ou pas du gaz de schiste dans Charlevoix? Bertrand Brassard, géologue et conseiller en ressources qui détient de nombreux titres dans Charlevoix, aurait tendance à croire que non. « Je ne pense pas qu’il y en ait dans Charlevoix. Le potentiel se trouve sous la Vallée du Saint Laurent, mais sur la rive nord, il n’y en a pas et même à L’Isle-aux-Coudres, je mettrais un bémol. »

 

M. Brassard détenait jusqu’à récemment le permis d’exploration sur l’isle. Il y a d’ailleurs effectué des recherches préliminaires il y a quelques années pour étudier le potentiel en hydrocarbures légers (méthane, propane) et lourds (huile). Il n’aime pas être associé au secteur des gaz de schiste. «Je n’en cherche pas. Mes sites sont entre 5 et 10 km de profondeur et si vous faites un petit historique dans les années 1980 et 1990, j’étais déjà actif dans Charlevoix. Avez-vous eu connaissances qu’il y a eu 5 ans d’exploration dans Charlevoix? Qui a vu quelque chose?», questionne-t-il. Selon lui, le tollé soulevé par les gaz de schiste n’est pas étranger à l’accident dans le golfe du Mexique. «L’accident du golfe a influencé l’opinion publique et c’est dommage. Je trouve malheureux qu’on mise sur la peur.   Le Québec est une province de ressources naturelles et les règles sont très strictes. Les compagnies iront voir ailleurs si on est trop frileux» croit fermement M. Brassard.  

 

Il a rétrocéder ses droits sur l’Isle-aux-Coudres à la couronne compte tenu du moratoire et compte mettre en veilleuse ses projets d’exploration pour Charlevoix. «Quand je vois un « show » comme ça où on est tous mis dans le même bain, ça refroidit mes ardeurs. Je ne me reconnais pas dans cette polémique et je suis indirectement interpelé, même si je n’ai rien à voir avec les gaz de schiste. Je fais partie de « dommages collatéraux »! J’ai beaucoup d’autres projets, mais les forages dans Charlevoix n’en font pas partie pour l’instant. » Il tient d’ailleurs à rassurer le maire de l’Isle-aux-Coudres. « Il n’y aura pas de forages horizontaux. Il faut faire attention à la désinformation », prévient-il.

 

Selon lui, les compagnies sont actuellement dans l’eau chaude. « Elles sont dans l’arène politique. Si le Québec leur enlève ce qui leur a été donné, elles pourraient intenter des actions juridiques. Il faut comprendre qu’on parle de gros sous. L’acquisition n’est pas chère, peut être 10 sous l’hectare si on parle de 100 000 hectares, mais on fera des découvertes sur peut-être 1 « claim » sur 10 000. Et une découverte  sur1000  va donner quelque chose! Si les compagnies ont les mains liées ici, elles vont aller créer de la  richesse ailleurs. On veut arrêter d’être des porteurs d’eau? Il ne faut pas retourner 50 ans en arrière», conclue Bertrand Brassard. Celui-ci a hésité avant de répondre à nos questions. Chez Mines J.A.G. comme chez RJK Explorations Ltd, deux autres détenteurs de titres dans Charlevoix, on n’a pas retourné nos appels.

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