Le destin du Leecliffe Hall en bref

Par Emelie Bernier 20 juillet 2016
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Le Leecliffe Hall

Collection Matt Miner

Mis à l’eau à  Glasgow en mai 1961, l’immense vraquier Leecliffe Hall était issu du même chantier qu’un autre célèbre navire au destin tragique, l’Empress of Ireland.  Long de 222.5  mètres et large de 23 mètres, ses dimensions colossales le classent au premier rang des épaves naturelles au Québec, voire au Canada. En comparaison, l’Empress of Ireland avait une jauge brute de 14 191 tonneaux tandis que le Leecliffe Hall jaugeait un imposant 18 071 tonneaux.

Le 5 septembre 1964, alors qu’il naviguait au large des côtes charlevoisiennes, le Leecliffe Hall allait rencontrer son destin. La coque chargée de 24 500 tonnes de minerai de fer, le navire entre en collision frontale avec le cargo grec Apollonia, au large du Cap-aux-Oies. Les deux navires s’imbriquent, mais ne coulent pas. Le Leecliffe Hall est évacué rapidement, avec l’aide notamment de résidents de Saint-Joseph-de-la-Rive et d’un plaisancier alertés par le fracas de la collision. Le commandant du Leefliffe Hall espérant sauver son navire, des membres d’équipage retournent volontairement sur l’esquif afin de tenter un sauvetage in extremis. La grande valeur du Leecliffe, construit au coût de 5 millions $, et la présence, lors du voyage, du propriétaire, portent à croire que ce dernier aurait peut-être insisté auprès de ses hommes afin qu’ils effectuent la périlleuse manœuvre. Alors que les hommes sont en pleine tentative  d’échouer le bateau de façon sécuritaire, la coque sombre soudainement entraînant trois valeureux marins dans la mort. 2 des 3 corps ne seront jamais repêchés.

L’Apollonia s’en sortira avec une proue très amochée, mais pourra naviguer de nouveau.

La carcasse du Leecliffe Hall terminera sa course au fond du fleuve, et sera en partie dynamitée, car un morceau de la structure présente un danger pour la navigation. Malgré le sort réservé au navire échoué,  l’intérêt demeure vif pour les Plongeurs d’Épaves Techniques du Québec qui carburent au défi et à la soif de découvertes de territoires inexplorés. 

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