Les Nuits des morts présentés à La Malbaie jusqu’au 5 décembre

Le photographe montréalais Richard Geoffrion présente jusqu’au 5 décembre son exposition Les Nuits des Morts à l’espace culturel de la bibliothèque Laure-Conan. Inspirée de la tradition mexicaine du Día de Muertos (Jour des Morts), l’exposition propose une réflexion sensible sur la mémoire, le deuil et le rapport universel que les sociétés entretiennent avec la mort.

Le projet trouve son origine lors d’un séjour de l’artiste dans la région du Michoacán, au Mexique, en 2014 et 2015. M. Geoffrion y avait été invité à présenter son exposition précédente, Somos Diferentes Somos Iguales (Nous sommes différents, nous sommes égaux), consacrée à Cuba. C’est au contact du peuple Purépecha qu’il découvre les célébrations du dia de Muertos, inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO.

Ces cérémonies, qui se tiennent chaque année les 1ers et 2 novembre, célèbrent la mémoire des défunts dans une ambiance à la fois spirituelle et communautaire, décrit L’UNESCO. Le 1er novembre est consacré à los Angelitos (les petits anges), les enfants décédés au cours de l’année, tandis que le 2 novembre est dédié aux adultes disparus. Les familles se rassemblent dans les cimetières pour accueillir les âmes de leurs proches, décorant les tombes de fleurs, de chandelles et d’offrandes.

Une démarche humaine avant tout

Pour mener ce projet à terme, Richard Geoffrion a passé plusieurs semaines sur le terrain, s’intégrant aux célébrations nocturnes et tissant des liens avec les habitants. « Il était essentiel d’établir un climat de confiance avec les personnes photographiées, fondé sur une empathie sincère », explique-t-il dans le communiqué fourni par la Ville de La Malbaie. Sa maîtrise de l’espagnol et la collaboration d’un assistant local lui ont permis de s’approcher au plus près de l’intimité de ces moments.

L’épreuve de la nuit et de la lumière

Photographier dans ces conditions a représenté un défi technique considérable.

L’artiste a dû composer avec la faible luminosité, le froid et les longues expositions nécessaires pour capter la chaleur des bougies et la présence des familles dans les cimetières. Sur plus de 7 000 clichés réalisés, une trentaine ont été retenus. « Les images, imprimées sur papier, témoignent d’une approche documentaire empreinte de respect, où le sacré et l’humain se rencontrent», mentionne la Ville par voie de communiqué.

À travers Les Nuits des Morts, Richard Geoffrion invite le public à reconsidérer la mort comme un prolongement de la vie, un passage où le souvenir devient lumière. L’exposition, à la fois poétique et réaliste, révèle la profondeur d’un rituel qui transcende les frontières culturelles et temporelles.

Les Nuits des Morts est accessible selon les heures d’ouverture de la bibliothèque Laure-Conan jusqu’au 5 décembre.