Doris, Bertrand et le nettoyage des nichoirs à l’automne

Les oiseaux sont venus, ils ont occupé vos nichoirs pendant un peu plus d’un mois, et sont repartis à la fin de l’été pour la chaleur et la nourriture que le Sud leur offrira pendant notre hiver.

Que faire avec le nichoir, maintenant tristement vide ?

Lorsque les oiseaux nichent dans la nature, ils trouvent souvent une cavité, un nid abandonné, et ils rénovent. Ils enlèvent une partie de l’ancien nid, le réparent, y ajoutent du matériel.

Qu’en est-il des nichoirs ?

À Clermont, il y a plus de 20 ans, la société Canards Illimités installait quelques nichoirs au Parcours des Berges. Quelques-uns se situent derrière la clôture des bassins d’épuration, non accessibles. Ils n’ont pas bonne mine, mais ils trouvent toujours des occupants à chaque printemps. Les hirondelles s’y installent, font un petit ménage, et pondent les œufs.

Alors pourquoi ne pas tout simplement laisser nos nichoirs en paix à l’automne, et laisser les oiseaux se débrouiller ?

C’est ce que plusieurs personnes font, et les oiseaux ne semblent pas en souffrir. Du moins en apparence…

Le nettoyage annuel des nichoirs est toutefois une bonne habitude à prendre à chaque automne.

La SHEC a contribué à l’installation de centaines de nichoirs dans Charlevoix, et procède au nettoyage à la fin de chaque été.

Au Parcours des Berges de Clermont, ce sont Doris Martel et Bertrand Martineau qui procèdent à ce rituel annuel. 54 nichoirs.

54 fois, il faut se rendre au nichoir, installer l’escabeau, enlever la vis sur le côté pour ouvrir la porte basculante du côté gauche, enlever le nid, nettoyer l’intérieur, vaporiser un peu d’eau vinaigrée à l’intérieur pour tuer les parasites, réparer au besoin, puis refermer la porte. C’est tout. Dix minutes. Mais 54 fois 10 minutes, ça fait 540 minutes. 540 minutes, c’est 9 heures… Deux jours à se promener avec un escabeau sur l’épaule, un sac de vidange, un tournevis, un carnet de note pour documenter le taux de succès de chaque nichoir. Deux jours à porter des gants de latex et un masque lorsqu’on vide et nettoie le nichoir. Deux volontaires passionnés qui rendent un précieux service aux oiseaux et à la communauté.

Un nichoir propre, entretenu, libre de parasite, assure des taux de succès de nidification élevés.

La preuve ? Partout au Québec, les clubs d’ornithologie documentent et publient les pourcentages de nidification des nichoirs installés sur leur territoire. Le succès est généralement autour de 20%. Certains secteurs en Montérégie ont atteint 30%, rarement 40%. Au Parcours des Berges, l’année 2025 a connu un taux de nidification de 79,6%. C’est unique, du jamais vu. Il est vrai que l’environnement y est exceptionnel, mais c’est vrai aussi pour d’autres régions. La municipalité, soutenue par la SHEC, a fait un travail exceptionnel pour l’installation des poteaux dans des endroits stratégiques. Mais un facteur de succès si élevé est fort probablement lié au travail de nos deux bénévoles qui s’assurent de la grande salubrité des nichoirs. Un vieux nichoir plein de matériel humide qui s’est accumulé jusqu’à la hauteur du trou ne sera pas attirant pour un couple d’hirondelle ou de merlebleus. Encore moins si des parasites sont présents dans le matériel, mettant à risque toute une couvée.

La conclusion de tout cela…. Suivez l’exemple de Doris et Bertrand, et prenez 10 minutes pour nettoyer le nichoir dans votre cour arrière. Ou 20, ou 30 minutes si vous avez la chance de posséder plusieurs nichoirs. Et consolez-vous en pensant que vous n’avez pas 54 nichoirs à nettoyer…

Au printemps prochain, les oiseaux apprécieront.

Un merci spécial à Doris Martel et Bertrand Martineau, que vous êtes à peu près assuré de rencontrer au lever du jour au Parcours des Berges, 365 jours par année.

Bonnes observations d’automne.