59 % des noyades ont lieu dans les cours d’eau naturels, rappelle la Société de sauvetage

Par Jean-François Dufour 5:00 AM - 3 juillet 2025
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Photo archives

Des kayakistes pagayant sur la rivière du Gouffre près du centre-ville de Baie-Saint-Paul.

Les gens qui habitent ou qui visitent la région de Charlevoix aiment profiter de l’accès aux nombreux cours d’eau naturels pour se baigner et pratiquer différentes activités nautiques en période estivale. La Société de sauvetage rappelle toutefois que la majorité des cas de noyade ont justement lieu dans ces cours d’eau.

Selon les données disponibles sur le site web de l’organisme, pas moins de 35 % des noyades au Québec ont lieu dans les rivières ou dans le fleuve, alors que 24 % de celles-ci se déroulent dans les lacs ou les étangs. Ainsi, 59 % des cas de noyades impliquent des cours d’eau naturels.

Source : site web de la Société de sauvetage.

Au fil du temps, quelques cas de noyade ayant eu lieu sur le territoire charlevoisien ont été répertoriés par la Société de sauvetage. La vaste majorité d’entre eux impliquaient justement des personnes qui se baignaient ou qui pratiquent une activité nautique dans un cours d’eau naturel.

Le porte-parole de la Société de sauvetage, Raynald Hawkins, suggère donc de redoubler de prudence lorsqu’on se baigne ou qu’on pratique un sport nautique dans ce type d’environnement, et tout particulièrement dans les zones où l’eau est plus profonde et où il y a du courant.

« Si vous souhaitez avoir de l’eau à la taille, aux aisselles ou vous tentez de nager, la principale recommandation, c’est de porter votre veste de flottaison individuelle (VFI) », souligne le porte-parole. Il rappelle également de « ne jamais être seul quand vous êtes près de l’eau, sur l’eau ou dans l’eau », puisque dans la moitié des cas de noyade, la victime n’était pas accompagnée.  

M. Hawkins mentionne par le fait même que la plupart des gens ont tendance à surestimer leurs capacités de nageur. « Savoir nager, c’est être au moins capable de faire un 25 à 50 mètres en position ventrale ou en position dorsale », explique-t-il. Il croit aussi que plusieurs personnes « savent plus se baigner que […] nager ».

Les facteurs de risque en fonction de l’âge, selon la Société de sauvetage.

Les marées, un phénomène sournois

Les marées constituent un autre facteur à considérer lorsqu’on se baigne ou qu’on pratique une activité nautique dans le fleuve. En effet, les courants de retour engendrés par les marées « créent des vacuums vers le large » et font en sorte qu’il est nécessaire de nager à contrecourant pour revenir vers la terre ferme. Dans une telle situation, les gens peuvent s’épuiser et devenir par la suite victimes d’une noyade.

La Société de sauvetage recommande donc de vérifier les heures des marées avant de s’aventurer sur le fleuve, ce qui est particulièrement vrai pour les touristes qui ne sont pas toujours habitués à ce phénomène.

La planche à pagaie, un sport en pleine croissance

Ces dernières années, la planche à pagaie, ou paddleboard, a connu une forte hausse de popularité. On voit fréquemment des adeptes de ce sport pagayer sur les nombreux lacs de la région ou même sur le fleuve Saint-Laurent. Or, il est essentiel, selon Raynald Hawkins, de prendre les mesures nécessaires pour faire en sorte que la pratique de ce sport ne tourne pas au drame.

La principale suggestion de la Société de sauvetage est donc de porter en tout temps une veste de flottaison individuelle sur soi, même si on ne prévoit pas s’immerger dans l’eau. Le porte-parole de l’organisme affirme d’ailleurs que plusieurs adeptes de ce sport préfèrent attacher leur veste de flottaison sur leur planche à pagaie, ce qui s’avère être tout à fait inutile si l’utilisateur chute et n’est pas en mesure de rejoindre son embarcation en raison du courant. Plusieurs cas similaires ont été observés dans les dernières années, ajoute-t-il.

« Je ne veux pas être alarmiste, mais je sais que si vous portez la veste de flottaison, c’est ce qui va faire la différence entre l’anecdote et le drame », déclare M. Hawkins, qui fait également un parallèle avec la ceinture de sécurité que l’on retrouve dans les voitures. « Quand je m’attache dans l’auto, est-ce que c’est parce que j’ai l’intention d’avoir un accident ou plutôt parce que je sais que ça peut faire la différence si j’ai un accident ? », se questionne-t-il.

Les piscines gonflables doivent être clôturées

Par ailleurs, la Société de sauvetage avance que 15 % des noyades ont lieu dans les piscines privées. Elle rappelle également que les piscines gonflables contenant plus de 2 000 litres d’eau, même si elles ne sont pas installées de manière permanente, doivent être inaccessibles hors des périodes de baignade.

« Même la piscine gonflable que l’on peut acheter dans un magasin au coût de 150 $, si je ne la vide pas après ma baignade, je dois mettre une clôture autour avec une barrière qui se referme automatiquement », précise Raynald Hawkins. Il est donc important, selon lui, de rappeler que les exigences ne concernent pas uniquement les propriétaires de piscines hors terre et de piscines creusées ou semi-creusées.

La Société de sauvetage soutient finalement que lorsqu’il y a baignade, un adulte doit absolument assurer la surveillance des enfants et être désigné comme tel. Cette personne ne doit pas non plus se laisser distraire par d’autres tâches, comme le télétravail ou la lecture. Elle doit plutôt faire preuve d’une vigilance accrue, « parce que la noyade chez les enfants, c’est un phénomène qui est silencieux et qui se produit en moins de 15 à 20 secondes ».

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